Je t’ai aimé mon Trésor ! (1/2)

Philippe Savouret revient sur un service public qui a toujours été à Nogent en tant que chef-lieu de canton : le Trésor public qu’on appelait perception, car ce lieu sert principalement à percevoir les impôts.

On n’a pas de photos mais la perception dans les années 1950 était située sur la place de l’Hôtel-de-Ville dans un bâtiment un peu avant l’entrée de la crypte d’aujourd’hui. M. Piat, percepteur, a pris sa retraite. Et la Ville a aménagé les locaux de l’ex-justice de paix pour installer la perception. « Signalons qu’il est anormal que la collectivité locale loge un service de l’Etat », fait remarquer Philippe Savouret. En 1959, Roger Savouret, venant de Châteauvillain, assure l’intérim en attente d’un percepteur, avec trois agents. Mais ces locaux sont provisoires, mal situés, étroits et au premier étage. Comme l’ancienne école rue de Lattre est de nouveau disponible la Ville entreprend des travaux pour réhabiliter ces locaux (voir notre chronique du 22 septembre 2019).

Durant l’année 1959, l’espace est complètement transformé. Aménagement de trois pièces côté rue qui serviront pour la petite bibliothèque communale et d’archivages de dossiers municipaux. L’autre côté est aménagé pour créer le bureau du percepteur contigu aux autres bureaux et à l’accueil. Un grand hall au milieu donnant accès aux étages. Au premier, on crée deux logements de fonction : un pour le percepteur, l’autre pour son adjoint. Au deuxième, les greniers correspondant aux deux logements. Au sous-sol, la cave datant de la construction de 1857, on la coupe en deux pour les deux logements avec des soupiraux pour benner le charbon. Une cour fleurie était située autour du bâtiment.

Les belles heures

La perception va être fonctionnelle de 1960 à 2005. Rappelons les premiers occupants : Charles Janniard, percepteur, Roger Savouret, contrôleur ; Jacqueline Renaud, Jacqueline Bauer, et Anita Joly, agents.

Durant ces années, le public venait régulièrement autant qu’à La Poste. Les règlements se faisaient directement ; pas de carte bleue encore moins d’Internet. C’était un vrai service public ouvert du lundi au samedi 16 h ! Le personnel (des gens du cru) était très à l’écoute et aidait nos concitoyens à se dépatouiller avec les paperasseries.

En juillet 1964, un drame secoue la perception, Nogent et au-delà : Roger Savouret est foudroyé à son bureau d’une crise cardiaque. En plus de son professionnalisme reconnu, il s’impliquait dans la vie nogentaise depuis son arrivée et particulièrement dans la troupe de théâtre l’Arc-en-ciel qu’il avait cofondée avec Nicole Henry. En 1973, Charles Janniard prend sa retraite et regagne son fief de Doulaincourt.

Jean-Claude Pagat, originaire de Saint-Etienne, lui succède. Nogent était son premier poste. Il avait su s’intégrer dans la cité coutelière et son épouse se dévouait au sein de Nogent-accueil et de la chorale. Resté trop peu de temps, il quittait Nogent en 1978 pour Tarbes avec un poste d’inspecteur à la Trésorerie Générale.

Le 1^er juillet, un nouvel inspecteur du Trésor (percepteur) est nommé. Il s’agit de Roland Gérard haut-marnais qui a fait de brillantes études devenant inspecteur du trésor en 1974.

Quinze ans après, en 1993, il quitte à regret le 15, rue de Lattre ayant une promotion (chef de poste à la trésorerie de Romilly-sur-Seine). Roland Gérard, qui a quitté ses fonctions en 1993, estimait, à juste raison que sa fonction était mal connue du public : recouvrement de l’impôt direct, tenue des comptabilités des communes et établissements publics locaux constituant le secteur le plus important (seize communes dix syndicats intercommunaux quinze associations foncières et la maison de retraite Félix-Grélot), rôle de banquier et d’assureur (compte chèques assurance vie). M. Prin venant de Dijon lui succédera. Mme Roux de Nogent assurera plusieurs intérims.

(A suivre)