Bouilleurs de cru : une réforme qui met en ébullition
ASSOCIATIONS. L’association des bouilleurs de cru du canton de Langres a tenu, vendredi 24 novembre, son assemblée générale annuelle. Il y a été grandement question de la loi de Finances 2024, qui devrait exonérer les bouilleurs de cru amateurs de toute taxe. Explications.
C’est désormais l’association des bouilleurs de cru du canton de Langres qui s’est réunie, vendredi 24 novembre au soir, à la salle Jean-Jacques-Rousseau. L’association, et non plus le syndicat, qui vise à représenter les distilleurs amateurs de fruits de Langres et des environs. « Le syndicat est passé en association des bouilleurs de cru du canton de Langres pour une raison précise. Nous bénéficions ainsi d’un numéro Siret, qui va nous permettre d’éventuellement obtenir des subventions auprès du Conseil départemental, mais aussi de la mairie », a explicité François Descharmes, président de l’association.
Réunissant une bonne trentaine de personnes, bouilleurs de cru pratiquants ou simples sympathisants, l’assemblée générale a, par ailleurs, eu les honneurs de la présence de Jean-Charles Chéritat, président national des bouilleurs de cru, de Dominique Thiebaud, président départemental, du député RN Christophe Bentz et de la conseillère départementale Dominique Viard.
Une fois expédiées les affaires courantes, l’assemblée générale s’est longuement consacrée au débat qui fait rage depuis quelques mois, autour de la réforme fiscale entourant l’ensemble des bouilleurs de cru français. L’occasion pour le président national Chéritat de remettre les pendules à l’heure, eu égard aux approximations parues dans la presse nationale depuis le début de l’année. Oui, la réforme qui, in fine, devrait être adoptée dans la loi de Finances 2024, constituera une amélioration pour les bouilleurs de cru. Non, elle ne consiste pas en une exonération fiscale complète et sans condition.
Une solution s’est profilée
« Le souci qui s’est posé est celui de la professionnalisation des bouilleurs de cru », a exposé Jean-Charles Chéritat. A la suite de nombreuses discussions, et d’une intervention auprès du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, une solution a finalement pu être trouvée : « Ce qui est contenu aujourd’hui dans le projet de loi Finances qui, attention, n’a pas encore été voté, c’est une exonération pour les cinquante premiers litres produits. Autant dire que personne ici ne produit au-delà, évidemment. On n’aurait même plus la taxe d’accises si c’est voté ». Le privilège, dans ce cas de figure, serait en conséquence aboli.
Ces nouvelles dispositions seraient applicables au 1er janvier 2024. Mobilisé sur la question – tout comme le sénateur LR Bruno Sido -, Christophe Bentz a confirmé ces informations : « La loi Finances est actuellement au Sénat, il y a la navette parlementaire. Nous, à l’Assemblée nationale, nous sommes en faiblesse car sous 49-3. Le gouvernement choisira les amendements qu’il retient mais ceux-là devraient y être. Il faudra néanmoins être vigilant, il faudra l’être désormais chaque année lors de la loi de Finances. Mais vous savez que vous pouvez compter sur mon soutien ».
Satisfaits de cette évolution favorable, qui ne semblait pas gagnée il y a encore quelques semaines, les bouilleurs de cru du canton de Langres ont évidemment conclu leur assemblée générale… par un verre de l’amitié.
N. C.