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Au Gaec des trois sillons, des mares pour favoriser la biodiversité

Depuis 2015, les deux frères ont décidé de se tourner vers l’agroforesterie. © Dominique Lemoine

L’eau est un élément important dans l’agriculture. Et Patrick et Olivier Finot, agriculteurs sur la commune de Louze, ne l’ont pas oublié en se mettant à l’agroforesterie. Zoom sur les actions qu’ils ont mises en place pour préserver la biodiversité grâce à cet or bleu. 

Au téléphone, le beuglement des vaches couvre la voix d’Olivier Finot. « Elles font un peu de bruit. Je m’éloigne », explique-t-il, amusé. Cela fait plusieurs années qu’il tient avec son frère, Patrick, le Gaec des trois sillons, à Louze. Initialement, les deux éleveurs avaient adopté un mode d’agriculture somme toute classique, mais depuis 2015, ils ont décidé de se tourner vers l’agroforesterie, pour « essayer de pallier le changement climatique ». « Je ne sais pas si on préserve l’eau, mais on fait en sorte d’être en harmonie avec la nature, c’est tout », confie-t-il humblement. Avant de noter ce qui est une évidence pour sa filière. « Après, de l’eau, on en a toujours besoin. »

Les actions sont là

Olivier Finot a beau minimiser ce qu’ils ont entrepris depuis maintenant plus de six ans, n’empêche que les actions sont là. Le travail fourni a été tel qu’ils ont reçu en janvier 2023, un trophée de l’agriculture. Concrètement, en parallèle, de la plantation de 3 kilomètres de haies, mais aussi de celle de 1 200 arbres en intra-parcellaire, les deux agriculteurs haut-marnais, avec l’aide du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement Sud-Champagne, ont aménagé au fil des années cinq mares et en ont restaurée une autre, vieille d’au moins deux décennies. De l’eau qui est ainsi stockée naturellement. « Elles sont toutes utilisées pour favoriser la biodiversité. Deux d’entre elles servent aussi à donner à boire à nos vaches », détaille le premier cité avant d’ajouter qu’ils auraient voulu pouvoir créer un étang, mais n’ont pas pu obtenir d’autorisation pour mener à bien le projet. Par chance, leurs bovins 180 Jersiaises consommeraient, selon diverses études, 30 % d’eau en moins que leurs congénères pour la même quantité de matière utile, autrement dit le lait et le fromage produits. « Un atout », selon Olivier, dans la lutte contre la sécheresse. 

Comment perçoit-il l’avenir de sa profession ? Pas d’un très bon œil. « On est trop à la merci du temps. Le réchauffement climatique n’est pas une aberration, c’est une réalité. Pour le moment, on n’irrigue pas, mais dans les années qui viennent, on devra peut-être se poser la question. » De quoi pousser le quinquagénaire à la réflexion sur les potentielles solutions, sans trop de certitude. « Peut-être récupérer davantage les eaux de pluie, mais bon ça a un coût tout ça. » 

Dominique Lemoine 

jhm quotidien

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