Les Femmes bricoleuses de l’Afpa enfoncent le clou
Le dispositif des Femmes bricoleuses et autonomes de l’Afpa célébrait, ce jeudi 16 novembre, ses cinq ans. Née à Saint-Dizier, cette action qui permet à des femmes isolées de recréer du lien social et de se projeter vers un emploi, est aujourd’hui repris dans toute la région.
« J’ai eu un parcours difficile, mais grâce aux Femmes bricoleuses, tout va mieux ! » Quand elle intègre le dispositif en 2020, Sabine n’imagine pas le bien que cela va lui faire. Trois ans plus tard, elle signe un contrat qui lui permet de travailler dans une école de Saint-Dizier et au centre socioculturel. Et Sabine n’est qu’un exemple parmi d’autres de la réussite du programme lancé par l’Afpa en 2018.
« J’ai eu un parcours difficile, mais grâce aux Femmes bricoleuses, tout va mieux ! »
« On s’est demandé comment on pouvait aider les femmes isolées », se souvient Pascal Bourbon, ancien directeur de l’Afpa de Saint-Dizier. Rapidement, le bricolage s’impose comme une évidence. Changer une ampoule, un interrupteur, une prise électrique, remplacer un siphon de lavabo ou un robinet, réparer une poignée de porte, poser du papier peint ou repeindre un mur… Autant de prétextes pour recréer du lien social et se projeter dans un avenir professionnel, l’ADN du dispositif. « Ça a pris deux ans, mais en 2018, on s’est lancé. »
« Un pas en avant, deux pas en arrière »
La première session des Femmes bricoleuses et autonomes était née, avec six petites mains prêtes à se former. Elles étaient dix les années suivantes, puis douze, puis 19 en 2022 et 20 en 2023. Pourtant, tout n’a pas été si simple. Si pour l’Afpa, c’était une évidence, il a fallu convaincre les financeurs de l’intérêt du dispositif. « Les premières années, c’était plutôt un pas en avant, deux pas en arrière. On s’est même demandé si on continuait ou pas », reconnaît Maria Grolier-Iglesias, déléguée du préfet, l’un des financeurs du dispositif.
Mais les Femmes bricoleuses ont tenu bon. A tel point que l’idée a séduit au-delà de Saint-Dizier. En 2021, Strasbourg reprenait le concept, puis Nancy, Saint-Avold et Reims l’année suivante. « L’année prochaine, d’autres centres Afpa envisagent de le mettre en place : Troyes, Epinal, Yutz, Metz », liste Sandrine Fougère, responsable Territoires et politiques publiques de l’Afpa Grand Est.
Des chantiers grandeur nature
Tout au long de ces années, le dispositif des Femmes bricoleuses a su se développer. Désormais, à la fin de chaque session de dix semaines, les participantes peuvent mettre en pratique ce qu’elles ont appris, sur un chantier grandeur nature. Il y a eu des paliers et deux appartements de la résidence Ambroise-Croizat, le studio d’enregistrement et les loges de la salle de spectacle du centre socioculturel, des salles dans les locaux de l’Afpa… A chaque fois dans une ambiance qui en a surpris plus d’un, à commencer par Pascal Bourbon, qui a salué, ce jeudi 16 novembre, à l’occasion d’une cérémonie pour les 5 ans du dispositif, « les rayons de soleil du centre Afpa, toujours souriantes et à plaisanter ».
Femmes bricoleuses : des femmes fortes
Alors qu’un nouveau groupe vient d’intégrer le dispositif, Steve Jecko, directeur régional de l’Afpa Grand Est, a salué les 168 femmes accueillies jusqu’ici (dont 77 à Saint-Dizier). « Vous avez su surmonter un certain nombre de difficultés en vous engageant dans cette action. Vous faites aujourd’hui partie d’une communauté de femmes inspirantes, de femmes résilientes, et surtout, de femmes puissantes. »
P.-J. P.