Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Département : il va falloir redéfinir les priorités

Alors que le congrès des Départements de France se déroule en ce moment à Strasbourg, entretien avec Nicolas Lacroix sur l’état de santé de la Haute-Marne. Les capacités financières baissent, le Département va devoir redéfinir ses priorités.

Trois jours de congrès pour les Départements de France. Ils sont à Strasbourg depuis ce mercredi et clôtureront leurs échanges vendredi avec la venue annoncée de la Première ministre, Elisabeth Borne. Ça va être l’occasion pour les Départements de faire part au Gouvernement de leurs difficultés et attentes. La Haute-Marne n’est financièrement pas en péril à en croire Nicolas Lacroix, le président, présent à Strasbourg ces trois jours et animant ce jeudi 9 novembre une table ronde sur la santé. Néanmoins, la collectivité subit les mêmes chocs que les autres Départements. En fait, elle paye des décisions qui ne sont pas les siennes, « l’Etat a décidé de l’avenant 43 concernant la rémunération des métiers de l’aide à domicile, il décide de l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires et décide aussi de la hausse du RSA. Même si les raisons sont bonnes, ce sont les Départements qui payent », explique Nicolas Lacroix. Il cite aussi l’inflation, la crise énergétique, « et nous n’avons pas de bouclier tarifaire », ajoute-t-il.

Des moyens qui ne sont plus comme avant

Il a fait le calcul. Depuis 2021, ces hausses coûtent de 12 à 15 millions d’euros par an au Département. Si on ajoute des DMTO en berne (droits de mutation perçus par les Départements sur les transactions immobilières), en chute de 3 millions d’euros cette année, le Département de la Haute-Marne annonce que ses moyens ne sont plus comme avant.

Il manque 100 millions d’euros pour Cap 2030

Cap 2030 s’éloigne, « il me manque 100 millions d’euros », confirme Nicolas Lacroix. L’année 2024 va être une année de transition mais surtout de réflexion, des investissements vont être décalés mais surtout le Département va se concentrer sur ses compétences et priorités. Difficile de dire précisément aujourd’hui ce qui va « sauter » en matière de politiques publiques départementales mais « on va devoir se recentrer sur l’essentiel. » L’essentiel, ce sont les collèges, les routes, les pompiers par exemple et bien sûr la solidarité (enfance, grand âge, handicap, insertion etc…).

La baisse des aides aux communes

Ce qui risque d’être revus à la baisse, ce sont toutes les aides aux autres collectivités, communes et intercommunalités. Les engagements pris seront respectés, « nous dépensons 14 millions d’euros par an dans cet accompagnement, nous sommes l’un des départements qui aide le plus. Dans les Deux-Sèvres, dans le Maine-et-Loire, c’est 5 à 6 millions par an », détaille Nicolas Lacroix qui commence à préparer les esprits. Comme il annonce vouloir donner un « signal fort au monde associatif » par un soutien accru visiblement à l’avenir. Cap 2030 est réalisé aujourd’hui « à 40 % ». En 2025, ce sera l’heure d’un vrai premier bilan.

C. C.

Hôpitaux, route nationale : alors pourquoi investir ?

Se recentrer sur ses compétences, d’accord… Alors pourquoi financer des projets qui sont précisément en dehors des compétences du Département ? C’est le cas de la santé où le conseil départemental s’apprête à financer les hôpitaux de Chaumont et de Langres. C’est le cas aussi de la reprise, au 1er janvier 2024, de la RN 67. « La mobilité, c’est notre compétence », dit au sujet de la route nationale, Nicolas Lacroix qui indique que l’Etat va compenser les dépenses liées à l’exploitation future de la RN 67. Donc, ça ne coûterait pas un centime de plus… Pour les hôpitaux, Nicolas Lacroix est aussi tranchant, « la santé, c’est une priorité des Haut-Marnais (…) C’est une question de survie », ajoute-t-il.

Flamme olympique, tour de France, l’argent, qui semble manquer, n’aurait-il pas dû être employé ailleurs ? « Et vous oubliez un troisième événement majeur en 2024, les 50 ans du Lac du Der », dit-il. « J’espère que ces événements vont apporter un peu de rêve, un peu de joie aux Haut-Marnais, de la fierté aussi dans un contexte un peu morose. Et ce sont des événements qu’on ne retrouvera pas en 2025 ou en 2026 », ajoute Nicolas Lacroix. Ces trois temps forts vont coûter 500 000 euros au Département… « quand l’Etat chaque année nous fait payer 15 millions par ses décisions. »

Sur le même sujet...

Saint-Dizier
Contrat de Ville au Vert-Bois : c’est reparti pour sept ans
Conseil départemental

POLITIQUE. Les élus de l’Agglomération Grand Saint-Dizier, Der et Vallées ont approuvé lors de leur dernière séance plénière, le Contrat de Ville « Engagement quartiers 2030 », ou la poursuite de l’accompagnement(...)

Chaumont, Langres, Saint-Dizier
Quand Nicolas Lacroix plante des arbres
Conseil départemental

Le président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix, a souhaité communiquer sur le nombre d’arbres fruitiers et linéaires de haies plantés pour rappeler qu’il est attaché aux arbres. Il avait été(...)

Chaumont, Langres, Saint-Dizier
Les élus réclament une libre administration des Départements
Conseil départemental

Réunis en session plénière ce 19 avril, les élus du Département ont voté les décisions budgétaires modificatives, puis ont adopté à l’unanimité une motion réclamant « le retour d’une libre administration(...)