Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Exhibitionniste récidiviste à Saint-Dizier

Tribunal correctionnel. Souffrant de divers maux, le prévenu comparaît pour la huitième fois pour des faits d’exhibitionniste. Un lourd traitement ne suffit manifestement pas. Monsieur peine à contenir ses pulsions.

Couvrez cet oiseau que je ne saurais voir… Monsieur a pour – mauvaise – habitude d’ouvrir grand la cage comme en témoigne une succession de condamnations pour exhibition sexuelle. En novembre 2022, Stéphane Gaudé était pour la septième fois. Appelé à respecter les strictes obligations d’un suivi socio-judiciaire d’une durée de cinq ans, la décision prononcée, le multirécidiviste s’était enquis auprès du président Mathieu de son droit à regarder des films pornographiques. Nulle difficulté. A l’abri des regards.

Un an plus tard, le Bragard est à nouveau à la barre. « Je suis venu en train, enfin non, en car ». « Ça aurait été surprenant », glissait le président Morelière. Bref, le 21 septembre 2023, au matin d’une nuit passée chez une amie, perché à la fenêtre d’un appartement situé au rez-de-chaussée, le quinquagénaire se serait masturbé à la vue d’une passante. Reconnaissant, à l’occasion d’une rencontre fortuite, avoir demandé, d’une façon particulière, crue, à la plaignante si elle souhaitait s’adonner à des plaisirs partagés, Stéphane Gaudé conteste s’être exhibé. Fermement. Le prévenu l’a juré devant les policiers. Sur la tête de son chien. Et de sa mère.

« Je me suis gratté le ventre »

Ce serait finalement son ventre qui le démange. « J’ai fumé une cigarette vers 6 h 30, j’étais en short, je me suis gratté le ventre, rien de plus ». Et puis… « Je prends des cachets pour arrêter de bander ». Mètre en main, Me Tribouley vint au soutien d’un prévenu reconnaissant habituellement ses errements. Monsieur est petit, nul ne pourrait le contester. « La fenêtre est à 1,10 m du sol, depuis l’extérieur, il n’est pas possible d’apercevoir les parties intimes de monsieur, le bas de la fenêtre lui arrive au niveau du ventre ». Renvoyant à des jeux d’adolescents, d’autres mesures auraient-elles été nécessaires ? Tout est finalement question de perspective. « Comment la victime pourrait-elle inventer une telle histoire ? Madame a immédiatement prévenu un ami avant de se confier à sa responsable des ressources humaines, elle a par ailleurs formellement reconnu monsieur », tonna madame le procureur Pelletier en réponse au doute exprimé par Me Tribouley.

« Que faire ? »

Agée de 29 ans, la plaignante a particulièrement été troublée par cette exhibition matinale. « Cette femme n’est pas une mythomane, elle est très affectée. (…) Monsieur en est à sa huitième comparution pour exhibition. Que faire ? Je n’ai pas de réponse », nota Me De Chanlaire après avoir cité La Fontaine. “De quelques corps a chassé quelque Diable”.  Belphégor ? L’avocat de la partie civile l’a noté, ce prévenu, « c’est Démosthène avant les cailloux ». Le quinquagénaire peine à articuler, ses propos sont difficilement audibles. Sous tutelle depuis 1999, sous curatelle renforcée depuis 2015, reconnu adulte handicapé à 80 %, souffrant d’un retard mental et de troubles psychotiques aigus, soumis à un traitement visant à altérer ses pulsions, le prévenu, aussi responsable de ses actes soit-il, ne présente pas un état compatible avec une incarcération aux yeux d’un psychiatre. Alors, que faire ?

Interdiction de contact

 « Monsieur comparaît pour la huitième fois pour le même motif », rappela madame le procureur Pelletier avant de requérir une sanction à hauteur de huit mois de prison ferme complétée de la révocation d’une précédente peine de quatre mois avec sursis. Appelant à la relaxe de son impudique client, Me Tribouley s’étonna des conclusions d’un psychiatre écartant altération ou abolition du discernement. Décision ? « Au regard de la personnalité du prévenu et du suivi en cours », le tribunal a condamné Stéphane Gaudé à huit mois de prison ferme, révocation d’une précedente peine de prison avec sursis comprise. Visé par une interdiction de contact avec la victime et appelerà réparer le préjudice moral de cette dernière à hauteur de 750 euros, le condamné comparaîtra devant un juge d’application des peines en vue d’un éventuel aménagement de peine.

T. Bo.

Sur le même sujet...

Rupture d’une conduite de gaz à Joinville
Joinville
Rupture d’une conduite de gaz à Joinville
Faits divers

Des travaux de voirie sont en cours rues de la Genevroye et Saint-Exupéry à Joinville. Jeudi 25 avril, les pompiers du centre d’intervention de Joinville ont été appelés à 11(...)

Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Abonné
Langres
Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Tribunal correctionnel

Un homme de 38 ans a comparu détenu mardi 23 avril devant le tribunal judiciaire de Chaumont, pour agression sexuelle sur sa compagne dont il était une nième fois séparé(...)

Baissey
Faits divers : un agriculteur retraité trouve la mort dans un accident à Baissey
Tribunal correctionnel

Un septuagénaire, résidant à Baissey, a été victime d’un accident, mardi 23 avril 2024, alors qu’il conduisait son manuscopique sur un terrain en pente. Malheureusement la victime, en arrêt cardiaque,(...)