La base aérienne 113 sous bonne garde avec les fusiliers commandos
DANS LA VOITURE DE… Jeudi 2 novembre, jhm quotidien a eu la chance d’effectuer une heure de patrouille avec les fusiliers commandos de l’escadron de protection de la Base aérienne 113. Les militaires sont sur le qui-vive 24 heures sur 24.
Jeudi 2 novembre, il est 10 h, « 00 », à la Base aérienne 113. Nous avons rendez-vous à l’ « EP », c’est-à-dire, l’escadron de protection. L’adjudant Aurélien*, le commandant de compagnie, nous attend. Il a donné ses consignes à ses hommes qui vont nous montrer, pendant une heure, en quoi consiste leur métier : la surveillance de la BA 113, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Tout le monde est équipé d’un gilet pare-balle, obligatoire dans cette mission. « Mais si jamais une intervention doit être faite, nous vous déposerons, pour des raisons de sécurité », précise l’adjudant, qui préfère ne prendre aucun risque en nous accueillant.
Nous voilà embarqués dans le monospace couleur vert kaki des fusiliers commandos, où se trouvent à l’avant le conducteur, le caporal Max et le passager, le sergent-chef Matthieu ; à côté de nous, le caporal Mickael et derrière nous, le sous-lieutenant Jessica, de la cellule communication. Pendant une heure, nous allons avoir un aperçu des rondes, en voiture et à pied, qu’effectue l’escadron en permanence.
« Assurer la surveillance de 100 % de la surface de la base »
Direction la tour de contrôle – nous ne nous y arrêtons pas – et le sud-ouest de la base. S’ils sont trois fusiliers commandos avec nous ce jour-là, ce n’est pas forcément le cas lors de chaque patrouille. Impossible de leur faire dire le nombre, ou si les équipes cynophiles sont toujours de la partie. On ne communique pas sur la stratégie de surveillance. « On protège le site, mais aucune ronde ne se ressemble, on ne va pas instaurer un quotidien sur ce dispositif, aucune organisation particulière n’est figée », précise le sous-lieutenant Jessica.
Le nombre d’hommes varie, le type de véhicules également. L’important est d’« assurer la surveillance de 100 % de la surface de la base, jusqu’aux limites clôturées », indique le sergent-chef Matthieu. Soit 13 km environ de circonférence, sans compter les distances entre tous les axes à l’intérieur du site. Peu de personnels à pied se trouvent dans les allées en ce jour venteux.
Sur le trajet, le sergent-chef résume la mission de ses troupes à Saint-Dizier, comme en extérieur (lire en encadré) : « Nous, les fusiliers commandos, on est une patrouille qui dissuade, détecte et intervient pour retarder ou neutraliser tout acte de malveillance sur les installations de l’Armée de l’Air ». Si la communication semble aussi maîtrisée, ce n’est pas uniquement du fait d’une demande hiérarchique. Les militaires que nous avons rencontrés sont des passionnés de leur métier et cela se voit.
Ronde à pied avec les fusiliers commandos
Alors, quels types d’interventions doivent-ils faire à la base ? Surveiller qu’aucune clôture n’est abimée, vérifier qu’aucune intrusion n’est en cours. En ont-ils déjà constaté ? « Depuis que je suis ici, je n’ai jamais eu d’intervention extérieure », indique le sergent-chef Matthieu. Pas d’intrusion ni de dégâts de gibiers. « Seuls les lapins et les blaireaux réussissent à passer », reprend le caporal Max.
Ce dernier s’arrête justement aux limites de propriété de la base, non loin du territoire d’Hallignicourt, près d’un grillage. Simple vérification d’usage. L’équipe en profite pour s’entraîner et se positionner comme la procédure l’exige autour du véhicule. Un militaire à l’arrière. Un second en position de défense près du capot.
Puis c’est reparti pour quelques minutes en voiture avant une ronde à pied, non loin de l’escadron de défense sol-air 05.950 Barrois. Le sergent-chef Matthieu donne ses ordres. C’est lui qui positionne ses hommes. Toujours l’arme à la main, tout est passé au peigne fin. Les parkings, les hangars, les poubelles… tout objet suspect sera examiné. Existe-t-il aussi des contrôles aléatoires ? « Affirmatif, à l’entrée comme à l’intérieur de la base », assure le sergent-chef.
« Nous sommes une base nucléaire, notre dispositif de surveillance est essentiel », ajoute le sous-lieutenant Jessica. Il est 11 h, « 00 ». Les militaires nous déposent sur le parking de l’EP avant de repartir en surveillance. Nous ne l’avons pas vu ce jour-là, mais ils s’entraînent aussi à la neutralisation des drones. « Nous n’avons pas encore eu ce cas de figure sur la base », précise le capitaine Sullivan, responsable d’unité, à notre retour de patrouille. Mais l’entraînement permanent permettra d’intervenir sereinement, le cas échéant.
N. F.
* A la demande de l’armée, seuls les grades et prénoms sont mentionnés.
Différents parcours, différentes interventions
Les parcours et passerelles sont nombreux pour devenir fusilier commando. Dans la voiture avec nous ce jeudi, se trouvaient des sous-officiers et des militaires du rang (MR ou MTA, pour militaires techniciens de l’armée, le premier échelon). Les MTA effectuent une formation militaire élémentaire (FME) puis un stage propre au métier de fusilier commando. Les sous-officiers passent par la formation générale à Rochefort et effectuent aussi des perfectionnements, notamment pour la partie parachutiste : les MR sont équipiers fusiliers de l’air, les sous-officiers, fusiliers parachutistes de l’air. Il existe différentes passerelles pour évoluer dans le métier.