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Angélique Diderot, Madame de Vandeul

L’ancienne abbaye cistercienne d’Auberive fut en partie rachetée par le gendre de Diderot en 1791.

Les murs ont la parole. Notre série dédiée aux proches de Denis Diderot se termine ce dimanche. Pour ce dernier volet, évoquons le gendre du philosophe, issu de la bourgeoisie langroise.

Le 9 septembre 1772, la fille unique de Diderot, Marie-Angélique, se marie avec Abel François Nicolas Caroillon de Vandeul. Très tôt, Diderot se soucie de mettre de côté assez d’argent pour doter correctement sa fille. Dans ce but et alors qu’Angélique n’a que 8 ans, il vend sa bibliothèque « en viager », à l’impératrice de Russie Catherine II. L’impératrice permet au philosophe d’en garder l’usage jusqu’à sa mort. Elle le nomme même bibliothécaire de ce fonds et le rétribue en tant que tel.

Du côté de la famille Caroillon, on est originaire du village de Perrogney. De condition plutôt modeste au début du XVIIe siècle, la famille va s’enrichir dans le commerce et la finance. Abel-François est ainsi pourvu de la charge anoblissante de trésorier de France. En Haute-Marne, il va acquérir plusieurs biens, notamment l’abbaye d’Auberive, devenue bien national après la Révolution, pour l’habiter et y installer une filature de coton. Après 1798, il achète la manufacture de glaces de Rouelles et la transforme en fabrique de bouteilles et de verre à vitres. Cette entreprise perdurera jusqu’en 1840 et servira d’exemple pour plusieurs gravures de l’Encyclopédie. Il deviendra également propriétaire de la Ferme du fourneau et la forge Jacquot à Orquevaux.

Le couple aura deux enfants : une fille, Marie Anne, qui décède en bas âge et Denis-Simon (1775-1850), qui sera député de la Haute-Marne, ministre plénipotentiaire et pair de France de 1839 à 1848. Angélique, devenue Madame de Vandeul, se préoccupera de la postérité de l’oeuvre de son père. Elle rassemble par exemple les souvenirs et anecdotes contés par son père dans un recueil, « Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de M. Diderot ». On y trouve de précieux témoignages sur l’enfance langroise de Denis.

De notre correspondante Angélique Roze

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