Brevet de civisme – L’édito de Patrice Chabanet
Frondeurs, râleurs, rebelles, jamais contents… Le florilège de termes pour définir l’esprit français est inépuisable. Il aura suffi du souffle puissant d’une tempête pour balayer ces a priori que nous entretenons volontiers. C’est confortable pour expliquer nos échecs. En quelques jours, divine surprise : les appels à la prudence ont été respectés à la lettre et le nombre de victimes (deux décès) a été faible eu égard à la violence des vents.
Cette leçon de civisme n’est pas le fruit du hasard. L’organisation des secours a été exemplaire, avec une grande fluidité entre les différents niveaux d’intervention, Etat, Météo nationale, Régions, Départements et communes. On n’a jamais eu le sentiment qu’is aient été dépassés par l’évènement. Il en est de la météo comme de la santé. Les mesures curatives (réparations, retour du courant électrique) ne suffisent pas. Le volet préventif est déterminant. On est effaré de constater aujourd’hui qu’en bord de mer des permis de construire ont été délivrés dans des zones à hauts risques. Certains maires n’ont pas su résister à la pression de l’immobilier. En 2010, la tempête Xynthia a provoqué la mort de 47 personnes en Vendée. En cause la construction de digues incapables de résister à un assaut hors norme de l’Océan. Il reviendra de plus en plus à l’Etat de veiller à la solidité des plans d’urbanisme.
Il y a donc urgence. Les tempêtes du siècle n’existent pas. Elles auraient plutôt tendance à se renouveler tous les dix ans. L’unité de mesure devient la décennie. Qu’on se le dise.