Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Des éléments clés pour son couvert végétal d’interculture

La fosse pédologique est une coupe verticale permettant d’analyser le sol en détail.

La coopérative EMC2 a organisé une journée axée sur la question des couverts végétaux, à Mennouveaux, non loin de Clefmont. De plus en plus d’exploitations mettent en place ce type d’interculture qui offre de nombreux avantages. Cette journée a été l’occasion de présenter les résultats de divers essais de couverts végétaux réalisés, quelques mois plus tôt.

Remplacer le travail mécanique par le travail organique dans les parcelles agricoles, est-ce possible ? Un remplacement total semble révéler de l’utopie. Néanmoins, redonner un rôle plus important à la vie des sols peut être intéressant, à la fois pour la culture elle-même, et les agriculteurs. Pour ce faire, de plus en plus d’exploitations ont recours au couvert végétal, c’est-à-dire une culture intermédiaire pour éviter que le sol ne se retrouve à nu entre les moissons et le semi-direct.

Or, cette couverture des sols ne s’improvise pas et demande de bien connaître le potentiel de la terre de sa parcelle. Mais si elle est bien réalisée, elle peut aider à la pousse de la plante, à sa résistance, à sa fertilité. Ces couverts sécurisent la production et les rendements tout en donnant la possibilité de réduire les intrants agricoles, et donc des passages mécaniques superflus.

Pour donner des précisions à ses adhérents, la coopérative EMC2 a organisé, mercredi 25 octobre, à Mennouveaux, sur l’exploitation du Gaec des Charrières, une journée d’information au travers de la présentation des résultats de différents essais de couverts végétaux réalisés quelques mois plus tôt.

Les 90 adhérents ont été répartis par groupe, puis acheminés vers les différents ateliers aux quatre coins du champ. Tout d’abord, une fosse pédologique a été préalablement creusée. Un technicien se trouvait au fond avec pour but de donner des précisions aux agriculteurs en face de lui. Cette fosse est une coupe verticale permettant d’analyser le sol en détail.

À la volée

L’objectif pour les agriculteurs est d’interpréter la nature du sol en un coup d’œil : son niveau de compaction, la présence de la vie microbienne, la teneur argilo-calcaire, et la profondeur d’enracinement. Surtout, cela permet de constater ce que le couvert végétal peut apporter comme enrichissement au sol. Toutes ces indications permettent d’établir un plan d’action pour le semis de la culture suivante. Un autre atelier a permis de mettre en évidence les modalités de « semis à la volée » pour son couvert d’interculture. Il a été présenté aux adhérents deux essais. Le premier couvert a été semé dix jours avant la récolte d’une parcelle de blé ; le second, dix jours après la récolte. Le faire avant la moisson offre plusieurs avantages, dont celui de gagner du temps. L’agriculteur est plus à même d’anticiper ce semis pré-moisson, car en plus de limiter les coûts de mécanisation, l’épandage de ces graines, elles aussi peu coûteuses, se fait très rapidement. Ces dernières seront dans le sol au moment de la récolte et pourront être recouvertes des pailles broyées par la moissonneuse ; celles-ci permettant de conserver la teneur d’humidité dans le sol.

Ces tests ont été réalisés avec deux variétés de graines : de la vesce et de la moutarde brune. Le poids de la vesce un peu plus lourd offre un bon épandage, contrairement à la moutarde brune qui, elle, nécessite un enrobage pour lui donner du poids. L’inconvénient, c’est que son épandage ne peut pas aller au-delà de 28 m de largeur.

 « Le couvert végétal a pour objectif de capter les reliquats d’azote du sol, et de conserver tout le potentiel au profit de la culture suivante », explique Florian Tridon, technicien agricole EMC2. Toute une gamme d’interculture composée d’espèces et de variétés aux caractéristiques diverses a été semée comme test. « Le choix de la plante pour le couvert est important en fonction du profil de son sol. Par exemple, une légumineuse offre un intérêt certain pour capter l’azote et le carbone de l’air pour l’injecter dans le sol et ainsi augmenter le taux de matière organique au bénéficede la culture suivante. »

Joffrey Tridon

j.tridon@jhm.fr

Sur le même sujet...

Les inattendues
Bologne, Vouécourt
Deux inattendues fort bienvenues pour reprendre le café de Vouécourt
Commerce , Monde rural

Depuis début avril, le bistrot de Vouécourt connaît une nouvelle jeunesse. Delphine et Cindy, deux « inattendues » ont repris les rênes de cet établissement pour l’heure ouvert sept jours sur sept(...)

Nogent
Initiativ’Retraite Aropa 52 rassemble les retraités des organismes agricoles
Agriculture , Associations , Monde rural

Jeudi 9 avril, Initiativ’Retraite Aropa 52 (association de retraités des organismes professionnels agricoles de la Haute-Marne) a tenu son assemblée générale, au centre sportif et culturel Robert-Henry de Nogent. Régis(...)

Neufchâteau
Une transhumance très suivie
Monde rural

La transhumance, organisée dimanche 14 avril au sein de la commune de Midrevaux par l’association M’Ton Village, présidée par Christine Damerval en collaboration avec le Gaec de La Vau, a(...)