Valleroy, seule commune de Haute-Marne à quatre Libellules
Valleroy près de Fayl-Billot est l’une des plus petites communes de Haute-Marne mais c’est la plus capée en matière de préservation des espaces naturels. Depuis ce samedi 28 octobre, la commune nature peut afficher fièrement aux entrées du village ses quatre Libellules.
Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille. Tout le monde a en tête le refrain de cette comptine enfantine qui célèbre la pluie et le mauvais temps. La pluie, elle s’est invitée ce samedi en fin de matinée à Valleroy. Et nul doute que du côté de l’étang ou de la mare visités lors de l’inauguration, quelques grenouilles se sont amusées du défilé des parapluies. De la grenouille à la libellule, il n’y a qu’un saut ou qu’un battement d’aile.
Ce samedi, Valleroy, près de Fayl-Billot, village situé à quelques kilomètres de la Haute-Saône, entrait dans la cour des grands. Amusant et flatteur pour l’un des plus petits villages de Haute-Marne qui compte quelque 25 habitants permanents.
Unique en Haute-Marne
Valleroy entre dans le cercle fermé des communes « nature » pouvant afficher quatre Libellules. C’est un label, décerné par la Région Grand Est, qui consacre les communes qui œuvrent en matière de préservation de l’environnement, qui protègent la ressource en eau et qui prennent soin et développent les espaces naturels.
A travers bois jusqu’à l’étang
A Valleroy, toute l’action communale est guidée par ces grands objectifs, les projets, réalisés au fil du temps, s’inscrivent dans cette logique. Depuis 2008, début du premier mandat de maire de William Joffrain, tout est réfléchi sous cet angle. L’intéressé, suivi par son conseil municipal, parle de cohérence dans l’action. « La vraie transition, c’est de ne plus faire comme avant, c’est de faire mieux pour demain », résume William Joffrain qui a invité les habitants et les élus à découvrir les actions concrètes menées dans le village. « Ici, il n’y a pas d’inauguration statique », s’est amusé l’élu au départ de la mairie, en guidant le cortège à travers bois jusqu’à l’étang. Le tout sous une pluie battante.
Parce ce que ce ne sont pas « des champs d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques qui sauveront le monde », selon le maire, Valleroy travaille sur du concret et sur le cadre et la qualité de vie.
Après le réseau d’eau, l’installation d’un assainissement collectif, le zéro produits phytosanitaires, le nouveau mandat qui s’est ouvert en 2020 a fixé d’autres objectifs, dont certains expliquent l’inauguration d’hier et la pose symbolique, par les enfants du village, du nouveau panneau commune nature, quatre libellules. Valleroy est la seule commune de Haute-Marne à être à ce niveau.
Un sentier pédagogique à venir
William Joffrain, qui accueillait samedi Véronique Michel, conseillère départementale, Sophie Delong, conseillère régionale, Christophe Bentz, député et bon nombre d’autres élus dont le maire de Fayl-Billot, Patrick Domec, ouvre la voie et invite ses collègues élus à en faire de même.
Il a remercié de manière appuyée Coralie Naël, chargée de mission environnement, qui a beaucoup épaulé la commune dans ses projets. Ce n’est pas fini. Un beau sentier pédagogique reliant différents points dans la commune dont le lavoir, l’étang, le verger etc.., est la prochaine étape. Les quatre libellules ne sont pas prêtes de s’envoler.
C. C.
L’étang reprend vie
Il a fallu retrouver de très anciennes archives sur la commune de Valleroy pour prouver à l’administration que l’étang communal avait une réelle existence. De gros travaux ont été menés durant deux ans sur ce qui était devenu un plan d’eau envasé et sans vie. Aujourd’hui, niché dans la forêt, cet étang – dont le chemin d’accès a été refait – est un endroit où la nature a repris ses droits, où la biodiversité est de nouveau encouragée et protégée. Mais il est aussi devenu une réserve à incendie en cas de besoin, en complément de la citerne située dans le village. C’est aussi un lieu de loisirs pour la pêche et la détente où les habitants et visiteurs aiment venir se promener.
De l’autre côté du chemin, c’est un verger partagé qui vient d’être replanté dans une zone humide. « L’esprit, c’est d’ouvrir les espaces », explique William Joffrain, montrant aussi la mare aménagée qui a permis le retour du triton crêté.