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Une conseillère funéraire tout sauf à côté de la plaque

La conseillère explique dissocier son monde professionnel
et son mode privé.

Typhanie Lahire est seule en charge de la Maison funéraire Hocquet, à Eurville-Bienville. Son destin bascule en 2016, au décès de son papa, Daniel du même nom.

Typhanie pousse alors la porte du lieu tout juste repris par un nouveau gérant, qui, dépassé face à la demande, lui propose tout de go de le rejoindre en tant que conseillère funéraire. A 33 ans, elle accepte de côtoyer la mort au quotidien.

Après 17 années d’exercice dans la grande distribution, Tiphanie acte sa reconversion par une formation qualifiante à Nancy d’où elle sort diplômée, mention très bien.

Comment concilier vie professionnelle et vie sociale lorsqu’on peine à évoquer la première au risque de plomber l’ambiance au sein de la seconde ? La jeune femme répond.

« Il y a deux Typhanie, celle qui exerce son travail et celle qui retrouve ses proches. Je ne parle de rien, mais si on me pose des questions, j’y réponds avec pudeur ». Elle ajoute : « Je ne me cache pas pour autant. C’est une passion plus qu’un métier. Je ne travaille pas avec les morts, mais avec et pour les vivants, les familles. Un « merci pour tout » n’a pas de prix. C’est ce que je mets en avant ».

La réalité est pourtant bien là : visites quotidiennes dans la chambre funéraire, s’assurer que les corps « vieillissent » bien en attendant la mise en bière, conseiller des proches souvent aussi perdus que bouleversés, gérer le transport des défunts, le lot administratif…

Au-delà de l’accompagnement psychologique voire social, Typhanie n’a pas le droit à l’erreur, d’autant que trois jours pour organiser des obsèques, c’est court.

Le funéraire en héritage?

Typhanie confie « ne croire en rien. Mais dans l’éventualité qu’il y ait quelque chose après, je me dois d’être irréprochable avec ceux qui sont partis. C’était une maman, un papa, une épouse, un mari etc. On garde la distance nécessaire, mais dans mon métier de proximité, je reçois souvent des intimes. Il faut les accompagner en négligeant ses propres émotions ». Solide, la demoiselle.

Le hasard n’est peut-être pas seul à l’origine de cette vocation : petite, elle jouait (sic) au milieu des cercueils que fabriquait son grand-père Henri Lahire, menuisier et fossoyeur local. Typhanie n’a jamais oublié l’odeur du chêne et le traditionnel capitonnage rouge.

Les clients, qu’elle peine à définir comme tels, n’oublieront sans nul doute ni son sourire, ni sa dévotion à autrui et son bien avisé plein amour de la vie.

Elise Sylvestre

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