Vélo Club Chaumontais: des anecdotes à la pelle pour les 100 ans
Samedi 21 octobre, le Vélo Club Chaumontais a fêté ses 100 ans d’existence en présence d’anciens dirigeants et d’anciens cyclistes. Quelques anecdotes croustillantes ont été racontées.
En 100 ans d’existence, le Vélo Club Chaumontais (VCC) a vu passer de nombreux coureurs. Les premières vedettes des « Verts et Blancs » ont été Edouard Persin et Louis Chaillot. Qualifié dans l’équipe de Champagne, Edouard Persin fut le premier Haut-Marnais à disputer le Tour de France en 1928 où il terminera à la 41e position. Louis Chaillot a été entre autres champion olympique de l’épreuve de tandem en 1932.
Tout au long de son histoire, le Vélo-Club a été l’organisateur de plusieurs courses comme le Tour de la Haute-Marne, une épreuve créée en 1950 (arrêtée en 1997) ou encore du Grand Prix de la Libération qui a été créé en 1948 et qui a fêté sa 76e édition. A l’occasion du repas anniversaire organisé ce samedi 21 octobre, des anecdotes ont ressurgi.
Un cyclisme d’un autre temps
Coureur au Vélo Club Chaumontais entre 1952 et 1965, André Huot est un témoin d’un cyclisme d’une autre époque. « Se déplacer jusqu’aux courses était la partie la plus difficile. Parfois, nous nous déplacions avec une camionnette datant de la guerre. Le châssis était tellement en mauvais état que nous respirions le gaz du pot d’échappement. Mais la plupart du temps, nous nous rendions en vélo jusqu’au départ de la course. Contrairement aux autres coureurs, nous avions déjà les jambes chaudes au départ ».
Lors de sa première course, le Critérium du boulevard 1952, il a eu la chance de la disputer avec le futur triple vainqueur du Tour de France : « Au départ de la course, j’ai discuté avec ce grand champion. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une vedette du peloton. Ce jour-là, j’ai fini 2e. Sur une autre course, j’ai roulé avec un coureur qui s’appelait Jacques Tiot et qui était bûcheron. Dans sa gourde, il mettait du vin rouge et du sucre pour avoir de l’énergie jusqu’à la fin de la course ».
L’ancien coureur raconte : « Avec un copain, nous devions faire une course sur la commune de Chaillon dans la Meuse. Nous avons pris le train pour nous y rendre. Le problème est qu’en arrivant, nous nous sommes aperçu que la course se déroulait 20 km plus loin. Nous avons demandé à une autre équipe s’ils pouvaient nous y conduire. Le conducteur a refusé « .
A l’époque, les primes étaient maigres. « Avec la prime de victoire, nous ne pouvions qu’acheter un boyau. A cette époque, je roulais avec un seul boyau. Ayant crevé une deuxième fois, j’ai eu la chance de croiser un coureur amateur qui en avait un second. Grâce à lui, j’ai fini la course. Avec trois de mes coéquipiers, nous avions signé un contrat pour rouler avec un vélo Peugeot. Grâce à cela, nous avions une prime pour chaque course et pour chaque kilomètre parcouru ».
Une fête au village
Coureur au Vélo Club Chaumontais de 1969 à 1974, Frédéric Roussel garde de très bon souvenir de ces années de cycliste. « A l’époque, les dirigeants historiques étaient toujours en vie. Chaque dimanche, l’ensemble des coureurs se retrouvaient au café Chevillot, aujourd’hui Khédive, avant de partir à la course. Il y avait une ambiance familiale qui se dégageait du vélo club. Le chauffeur nous amenait aux courses en mini-bus. Je me souviens de l’odeur de ses cigarette Gitane parfumées au maïs ».
Il se remémore également l’ambiance des courses : « chaque village avait sa course. Ce n’est pas qu’une simple course. A cette occasion, le maire organisait une fête au village avec des animations pour les familles. Les cafés étaient remplis. Ça respirait la joie de vivre. L’ensemble du club profitait de la journée. Au retour, le chauffeur roulait à 40 km/ h par sécurité ».
Sponsor dans les années 2000, il a également suivi son fils, licencié au Vélo Club Chaumontais, aux quatre coins de la France. « Dans son équipe, j’ai retrouvé l’esprit de camaraderie qui nous animait à l’époque avec la performance en plus. Si vous me demandez de choisir une de ses trois périodes, je ne pourrais pas car aucune d’entre elles n’est comparable ». Président de 1989 à 2011, Roland Grosmaître était également directeur du lycée agricole Pisani dans les années 1980. « Lors de chaque course du Vélo Club Chaumontais, les coureurs étaient hébergés et nourris au lycée agricole. En 1995, un commissaire de course a confondu le nom d’un coureur avec le nom d’une commune haut-marnaise : Robert-Espagne », conclut-il.