Entreprises et jeunes trinquent pour briser la glace
Dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie était organisée, mardi 24 octobre, une rencontre entre entreprises et jeunes candidats. Des échanges qui se sont déroulés autour d’un apéritif, bien loin des traditionnels entretiens dans des forums pour l’emploi.
Il est 10 h 30. Rue du Président-Carnot, dans une salle de la Chambre de commerce et d’industrie Meuse Haute-Marne (CCI), dix jeunes de la Mission locale attendent avec impatience une poignée de cadres d’entreprises. Sur les tables, des serviettes et divers ingrédients pour préparer boissons, mais aussi des toasts salés.
Cela paraît peu conventionnel, certes, pour une première rencontre professionnelle, mais là est tout l’intérêt de l’initiative impulsée par le réseau « Les entreprises s’engagent » et la Mission locale. « L’idée, c’est que les jeunes et les responsables d’entreprises se rencontrent autrement que par le biais de demandes de stages, entretiens d’embauche ou sur un forum », explique Emmanuel Gaupillat, chargé de projet dans la deuxième structure citée et endossant le rôle d’animateur. « On veut déclencher un relationnel d’égal à égal. » Pour ce faire, il a donc été décidé d’organiser cet « atelier apéro ».
Tisser des liens autour d’un verre et de quelques gâteaux
Après avoir été mis en binôme entreprises et jeunes – voire trinôme au vu d’une inattendue supériorité numérique des jeunes – les groupes ont dû passer à la préparation de l’apéritif. Au menu : boissons non alcoolisées bien sûr et tartines de tapenade. Les échanges sont timides, mais au fur et à mesure que les minutes passent, le malaise des premiers échanges se dissipent. Des sourires égayent les visages les plus sérieux. « On fait trois toasts chacun ? », « Oui, oui ». L’ensemble des mets prêts, vient le temps des discussions et aussi des présentations, parfois croisées. Certains comme Nicolas Buguet, coleader du réseau « les entreprises s’engagent » n’hésitent pas à mettre du cœur à l’ouvrage pour valoriser les jeunes avec lesquels il a interagi.
Également chef d’entreprise spécialisé dans la charpente, il est convaincu de l’utilité de ce réseautage informel. « C’est une très bonne initiative. Je crois qu’il faut casser la caste chef d’entreprise et demandeurs d’emploi. Aujourd’hui, on vient dans des entreprises très collaboratives », assure Nicolas Buguet, qui ne manquera pas d’en faire part aux jeunes quelques minutes plus tard. « Le système pyramidal où on vénère le chef d’entreprise, c’est terminé ça. » Pascale Varnier-Girardin, deuxième leader pour le réseau et responsable des ressources humaines des Acieries Hachette et Driout, salue aussi l’initiative : « Le CV est réducteur du potentiel des personnes. Or, elles ont des qualités à faire valoir qui ne transparaissent pas dans le CV. » Est-ce là le futur du recrutement ? Pourquoi pas, mais pas au point d’en supprimer les méthodes traditionnelles. « C’est complémentaire », temporise-t-elle.
Les prémices de futures collaborations ?
Pour les jeunes, l’activité est aussi vue d’un très bon œil. « Ça change », répondent à l’unisson Marina, Maëva et Manon, respectivement âgées de 18, 21 et 25 ans. « C’est plus calme. On est posées. » L’activité s’est terminée vers 13 h, par une relecture de textes tantôt groupé, tantôt individuel et quelques derniers échanges. Des graines relationnelles désormais plantées qui porteront peut-être leurs fruits dans les mois ou années à venir.
À noter que le réseau « Les entreprises s’engagent » organisera, en novembre, deux webinaires sur le travail pénitentiaire. Plus d’informations sur la page LinkedIn de la structure.