« La saison a été folle » pour la Chaumontaise Flavy Cohaut

Après une saison 2023 époustouflante, ponctuée par un premier podium en coupe du monde de blocs, à Prague, Flavy Cohaut aborde ce nouvel exercice avec plein d’envie. Elle reprendra la compétition, à domicile, le 18 novembre prochain, à l’occasion de la manche de coupe de France de blocs, organisée par son club de Génération roc. Une belle fête en perspective.

jhm quotidien : Quel bilan faites-vous de votre dernière saison qui fut exceptionnelle, marquée notamment par un podium en coupe du monde de blocs ?

Flavy Cohaut (Génération roc) : « Exceptionnelle, c’est vraiment le mot. La saison a été folle. Il y a eu plein de réussite avec de beaux podiums à la clé. »

jhm quotidien : Comment avez-vous vécu ce premier podium en coupe du monde ?

F. C. : « Ce podium était quelque peu inattendu. Six mois après, je n’arrive toujours pas à réaliser cette performance. »

jhm quotidien : Vous avez également brillé sur la scène européenne, en coupe d’Europe, pensez-vous avoir franchi un cap l’an dernier ?

F. C. : « Je pense que l’an dernier, j’ai réussi à valider un niveau, en étant plus régulière sur les manches de coupe d’Europe, en obtenant à chaque fois un podium. C’est sûr, j’ai franchi un cap. Ces bons résultats sont venus avec l’expérience et le temps. »

jhm quotidien : Vous avez terminé à la 9^e place des Mondiaux de blocs à Berne (Suisse). Avez-vous quelques regrets ?

F. C. : « Forcément, un petit peu, car j’ai échoué à rien de la finale (six premières). J’ai malgré tout réalisé une super compétition. J’ai bien pris du plaisir sur ces Mondiaux. Il m’a manqué une zone pour me qualifier pour la finale. »

jhm quotidien : Où en êtes-vous pour la qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ?

F. C. : « La qualification pour les JO va être très compliquée. L’épreuve est un combiné (bloc et difficulté). En bloc, j’ai le niveau.En revanche, j’ai plus de mal en difficulté. C’est difficile pour moi de bien me placer. En plus, il y a beaucoup de grimpeuses françaises qui sont fortes. Je n’ai pas ma place parmi les meilleures. Etant donné qu’il y a un quota d’athlètes par nations que l’on peut présenter aux compétitions qualificatives, je ne peux pas disputer les qualifications. »

jhm quotiden : Vous reportez vos chances de qualification sur la prochaine olympiade de Los Angeles en 2028…

F. C. : « En 2028 à Los Angeles, il y aura des médailles pour chaque discipline, à savoir le bloc et la difficulté. Il n’y aura plus de combiné. Cela me laisse le temps de me préparer. »

« A la maison, c’est à quitte ou double »

jhm quotiden : Vous allez vous focaliser uniquement sur le bloc ?

F. C. : « La difficulté est une discipline vraiment différente du bloc, même si le peu que j’en ai fait, cela a été un petit peu bénéfique pour le bloc. Je ne vois pas trop l’intérêt de faire de la difficulté et du coup, je vais être à fond sur le bloc. »

jhm quotidien : Dans quels domaines pensez-vous pouvoir franchir un palier ?

F. C. : « Dans plein de domaines : notamment sur la tenue de prise et la compréhension des blocs. Il faut que je sois encore plus forte. »

jhm quotidien : Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle saison ?

F. C. : « Je vais essayer de faire aussi bien que l’an dernier voire même mieux. Sur les manches de coupe du monde, je vais essayer de montrer que je suis là. »

jhm quotidien : Vous allez débuter ce nouvel exercice à domicile, le 18 novembre prochain, avec la manche de coupe de France de blocs organisée par votre club de Génération roc. Cela doit être excistant d’évoluer devant ses supporters ?

F. C. : « On verra ce que cela donne car le fait d’évoluer à la maison, cela peut être à quitte ou double. Il y a forcément une petite pression. »

Recueillis par Romain Randoing

L’avis de son entraîneur, Eric Bourson

« Que du bonheur ! »

Eric Bourson, président et entraîneur de Génération roc, ne tarit pas d’éloge sur son élève. Malgré le fait que Flavy Cohaut doit s’entraîner à distance, le binôme fonctionne à merveille. Eric Bourson évoque les clés de la réussite. « Flavy est engagée à 120 % dans tout ce qu’elle fait, aussi bien pour l’escalade, que pour les études ou sa vie de tous les jours. C’est super appréciable pour un entraîneur, car on a les idées bien précises sur son état de forme. C’est quelqu’un d’extrêmement sincère et lorsqu’elle dit qu’elle est fatiguée, c’est vraiment le cas. Son état d’esprit simplifie énormément la difficulté qu’on a de l’entraînement à distance. Même si je ne la vois pas, c’est comme si j’étais présent. Flavy est l’athlète idéale dans le cadre d’entraînements à distance. L’escalade n’est pas un sport où la notion d’entraînement est bien ancrée même si, avec les JO, cela se développe énormément. On est encore dans un sport où on grimpe, on grimpe, mais cela ne suffit pas pour progresser. On essaie de temps en temps de faire des séances collectives pour que Flavy puisse s’éclater un petit peu. La plupart du temps, elle est sur un entraînement assez cadré et pas forcément réjouissant. Là-dessus, elle est très forte. C’est à moi aussi de répondre à ses souhaits de s’évader un petit peu. »
Comme le souligne Eric Bourson, la progression de Flavy Cohaut ne s’est pas faite du jour au lendemain. « Flavy s’est construite année après année. En seniors, elle est de plus en plus performante. Chaque année, on fait un bilan sur les points à travailler et on voit au fil des ans que la liste se réduit. Flavy a un gabarit atypique pour une grimpeuse de haut niveau. Aussi bien en difficulté qu’en bloc, elle rencontre des filles qui sont plus légères. Elle a un gabarit à déplacer et c’est le point essentiel en escalade. Je n’ai qu’une peur chaque année, c’est qu’elle souhaite partir sur une autre philosophie d’entraînement. Heureusement, ce n’est pas le cas. Entraîner Flavy, ce n’est que du bonheur ! », conclut Eric Bourson.

R. R.