Richard Papazoglou : les entreprises paieront les conséquences du Projet de Loi de finances
Jhm quotidien : A quoi sert la recette menacée par le PLF 2024 ?
Richard Papazoglou : « La recette fiscale visée par la baisse sert à financer les missions qui nous sont confiées par l’État. Dans un territoire très rural comme le nôtre, nous avons une vraie mission de service public de proximité pour les entreprises. Si aujourd’hui nous n’avons plus assez de recettes pour faire face au fonctionnement de ces missions, nous ne pourrons plus les assurer. Ce seront les entreprises qui en subiront les conséquences ».
Jhm quotidien : Que représentent ces recettes fiscales ?
Richard Papazoglou : « Ces recettes fiscales concernées représentent 45 % de nos recettes. Si la Loi passait en l’état, cela représenterait dès 2024 une baisse de 100 000 euros. Cela signifierait que dans quatre ans, nous devrions nous séparer de collaborateurs, de 30 % de nos équipes qui assurent des missions régaliennes. C’est un service que nous ne rendrions plus aux entreprises ».
Jhm quotidien : On évoque aussi d’autres conséquences…
Richard Papazoglou : « Cela va aussi obérer nos capacités d’investissement. Prenons un exemple concret : l’École de production. Entre l’acquisition du bâtiment et les travaux que nous y avons faits, ce projet nous a coûté environ 900 000 euros. Parce qu’on a cru à ce projet. Si ce genre d’opportunité se représentait, nous ne pourrions pas y répondre ».
Jhm quotidien : N’y a-t-il pas aussi des conséquences indirectes très importantes ?
Richard Papazoglou : « Il est démontré qu’il y a un effet levier pour toutes les entreprises que la CCI accompagne aujourd’hui, dans tous les secteurs. On parle de x5. L’action de la Chambre auprès des entreprises leur permet de créer de la richesse et des emplois. C’est bénéfique pour le territoire ».
La CCI, championne pour Champ’ionne
La CCI nous a présenté plusieurs sites, dont la friche industrielle que nous avons choisie où nous sommes installés. Hubert Luchier gérait notre dossier. Il était notre « consultant particulier ». Il nous a accompagnés sur l’élaboration des principaux dossiers de demande de subventions, pour le GIP, le Feder, etc.
Il était l’interlocuteur privilégié entre nous et tous les organismes. Il coordonnait tous les dossiers et nous tenait informés en permanence de l’évolution de ceux-ci.
Nous avons obtenu des subventions parce que nos dossiers étaient bien montés, complets. Et ils l’étaient grâce à la CCI.
Aujourd’hui, la Chambre est très attentive aux aspects financiers de notre projet de développement, de telle sorte qu’on aille jusqu’au bout, sans pénalité.
Grâce à la CCI, on s’est inscrits au sein du collectif des entreprises qui s’engagent, sur le territoire. Cela nous permet d’être plus efficaces, surtout sur le marché de l’emploi.
Stéphane Martinelli : la CCI nous aide
Interrogé sur les menaces qui pèsent sur l’avenir de la CCI, le président de la Communauté d’agglomération de Chaumont, Stéphane Martinelli rappelle tout ce que la Chambre réalise, aujourd’hui, avec le territoire : « Projet de création d’entreprises, de développement ou d’innovation ou quête d’un hébergement pour les porteurs de projet, la Communauté d’agglomération de Chaumont et la CCI Meuse Haute-Marne aident et accompagnent les synergies gagnantes au travers d’une convention-cadre de coopération en matière de développement économique pour rendre notre territoire compétitif, attractif et innovant. Conscient de cet impératif, le sillon de nos actions communes s’est au préalable dessiné avec Jean-Paul Hasseler. Avec Richard Papazoglou, nous amplifions ce partenariat gagnant. Ensemble nous conduisons des actions de mise en réseau et de prospection visant à valoriser les atouts de territoire d’industrie Chaumont-Nogent mais également des missions de coordination en appui aux activités commerciales et industrielles au travers d’un poste mutualisé CCI-Agglomération de Chaumont, pour l’accompagnement, la transmission et la reprise d’entreprise et l’animation des pépinières d’entreprises ».