Des siècles de coutellerie pour les sociétés savantes

Après une première journée de colloque riche en interventions, le colloque annuel de l’association bourguignonne des sociétés savantes (ABSS) s’est poursuivi ce dimanche 22 octobre au théâtre Michel-Humbert. Pour l’occasion, la coutellerie langroise a été au cœur de la journée.

Les arts de la table, dont la coutellerie, ont pour la seconde journée du colloque de l’ABSS eu les honneurs de trois interventions dimanche 22 octobre lors de la fin de ce rendez-vous annuel qui a rassemblé une soixantaine de personnes au théâtre Michel-Humbert. Président de la société historique et archéologique de Langres (Shal), Pierre Gariot a été l’un des intervenants de cette matinée qui, à l’instar de la journée de samedi, a été très instructives quant aux arts de la table.

Le responsable de la Shal a durant une vingtaine de minutes retracé ce qu’a été la coutellerie à Langres depuis le XVIIIe siècle. Un artisanat très important en Haute-Marne que Pierre Gariot s’est évertué à mettre en valeur. Evoquant les évolutions qui sont intervenues au fil des années pour les couteliers langrois et le déplacement vers le bassin nogentais, le président de la Shal a également présenté les différents styles de couteaux conçus et assemblés par les couteliers langrois. A travers son intervention, Pierre Gariot a mis en avant les influences et les changements dans les matériaux utilisés pour fabriquer les couteaux, aux usages très divers. La coutellerie ayant de multiples facettes.

A travers un voyage de deux siècles au cœur de cet artisanat présent dans les planches de l’Encyclopédie, la soixantaine de personnes présentes a pu poursuivre son “apprentissage” autour des arts de la table. Cela s’est poursuivi avec l’intervention de Samuel Mourin, qui a livré une intervention de grande pertinence sur la coutellerie nogentaise avec le thème de « Entre succès et absence : la coutellerie nogentaise aux expositions industrielles haut-marnaises du XIX° siècle ».

La flamboyante histoire de la faïencerie de Meillonnas

En ouverture de cette seconde journée de colloque, c’est Alain Gros de la Société d’émulation de l’Ain qui avait ouvert les échanges avec une présentation de l’histoire et des réalisations de la faïencerie de Meillonnas. Le conférencier a retracé la manière dont le baron de Meillonnas a construit une faïencerie qui a su produire des plats et autres ustensiles des arts de la table qui ont trouvé preneur sur de nombreuses tables en France et en Suisse.

Par le biais d’un récit historique, Alain Gros a mis en lumière tout ce qu’avaient accompli les instigateurs de cette faïencerie et les améliorations apportées au fil des années au gré de l’évolution des techniques. Un travail de qualité qui a connu un coup d’arrêt suite à la Révolution mais dont la qualité des réalisations ne s’est jamais démentie.

En conclusion de cette seconde journée de colloque, les participants ont pu avoir un aperçu de la collection des faïences d’Aprey du musée d’Art et d’Histoire. Témoignage d’un savoir artisanal haut-marnais qui a également été évoqué lors de la réunion annuelle de l’association bourguignonne des sociétés savantes. La première à se tenir à Langres depuis 23 ans.

Pierre Gaudiot