L’autre front – l’édito de Patrice Chabanet
Tous les regards sont braqués sur la bande de Gaza. Normal : c’est là que devrait se développer l’offensive israélienne destinée à faire payer ses crimes au Hamas. Mais, depuis quelques jours, un autre front semble s’activer à la frontière israélo-libanaise. Le Hezbollah a entamé une stratégie de harcèlement contre Tsahal. L’objectif est évident : tenter d’affaiblir l’armée israélienne en la contraignant de se mobiliser sur deux théâtres d’opération. Tout porte à croire qu’elle évitera de tomber dans ce piège grossier : elle répondra au coup par coup. A moins que l’Iran s’engage carrément aux côtés du Hezbollah, comme parfois il menace de le faire. Mais Téhéran prendrait un risque énorme : voir ses installations nucléaires totalement détruites.
Pour le moment, les Etats-Unis se cantonnent dans un rôle de temporisateur. Ils ne veulent plus s’engluer dans un nouveau conflit au Proche-Orient. Mais ils entendent montrer leurs muscles dans le secteur, en exhibant toute une armada, dont deux porte-avions. Une manière d’annoncer un déluge de feu au cas où… L’Amérique d’aujourd’hui n’a pas oublié l’occupation de son ambassade à Téhéran en 1979. Une humiliation de 444 jours pour la première puissance du monde.
Il n’empêche, des dérapages sont toujours possibles. Des groupes extrémistes ont tout intérêt à ce que la situation dégénère, faute de pouvoir l’emporter à la régulière. Force est de constater que les incidents du Sud-Liban ont tendance à se multiplier. On ne pourra mesurer leur véritable impact que lorsque l’armée israélienne aura commencé ses opérations dans la bande de Gaza. Une histoire de quelques jours maintenant.