Lac du Der : les grands travaux sont lancés
TOURISME. Les travaux d’aménagement de la station nautique de Giffaumont battent leur plein : parking, giratoire, cellules commerciales, et bientôt hôtel… Le comité syndical du jeudi 12 octobre a été l’occasion de faire le point sur ces grands chantiers et sur ceux à venir.
« On rentre dans une phase très opérationnelle. Les grands travaux ont commencé. Le parking et le giratoire devraient être livrés pour le Festival de la photo de Montier-en-Der et on commence le terrassement pour les cellules commerciales. » Sébastien Mirgodin était ravi, jeudi 12 octobre, en ouvrant le comité syndical qu’il préside. Le débat d’orientations budgétaires à l’ordre du jour, lui a donné l’opportunité de faire le point sur les chantiers en cours. Et ils sont nombreux.
Plus de 4 millions d’investissements en 2024
Dans les deux ou trois années à venir, le Syndicat mixte d’aménagement du lac du Der prévoit plus de 7 millions d’euros d’investissements, dont un peu plus de 4 millions rien que pour l’année 2024. Il s’agit notamment du rond-point en cours de création à l’entrée de la station, côté casino, avec le parking attenant (1,875 million d’euros en 2024), de l’extension du mail et de la réalisation du parking de l’hôtel (720 000 euros), mais aussi de la construction des cellules commerciales, juste derrière l’Office de Tourisme (1,5 million d’euros).
« On a la volonté de financer l’ensemble des projets sans avoir recours à l’emprunt », a souligné Sébastien Mirgodin. Pour y parvenir, le Syndicat peut compter sur une participation stable des deux départements (Marne et Haute-Marne) et de la Région, sur les revenus que lui apporte le casino (2,2 millions d’euros de produit brut des jeux) et sur un excédent de budget de fonctionnement cumulé de 5 millions d’euros. Un excédent qui s’explique par des dépenses non réalisées ces dernières années, notamment à cause de la pandémie de Covid.
Nécessaires adaptations
Le Syndicat mixte peut donc entrevoir l’avenir sereinement. Et se tourne déjà vers d’autres chantiers, comme celui de l’aménagement du secteur de Nuisement. Autant de transformations et d’évolutions qui vont nécessiter de nombreuses adaptations, comme le redimensionnement du réseau d’assainissement (100 000 euros par an pendant 10 ans) ou le creusement d’un second puits de captage d’eau potable à Giffaumont, afin de répondre aux nouveaux besoins de la station.
Le Syndicat a aussi acté l’achat des locaux vacants de l’Auberge de Chantecoq et va se mettre à la recherche d’un nouvel exploitant. D’ici quelques années, un centre d’interprétation de la zone Ramsar des étangs de la Champagne humide pourrait également voir le jour sur les rives du lac du Der. Sans parler des 50 ans de la mise en eau du lac, en 2024, qui a provoqué quelques remous en fin de réunion (lire ci-dessous).
P.-J. P.
Cinquante ans du lac : le coup de gueule du maire de Vitry-le-François
En janvier 2024, le lac du Der fêtera les 50 ans de sa mise en eau. Une date que le Syndicat mixte entend bien célébrer, mais pas n’importe comment. « Faire juste une petite cérémonie en janvier ne serait pas opportun », a expliqué Sébastien Mirgodin, son président. « On veut faire une saison qui irait de Moov’O’Der au festival de Montier, avec des week-ends ponctués d’événementiels. Sans oublier l’aspect mémoriel, avec, par exemple, des expos photos. »
Pour l’aider dans la mise en place de ces événements, le Syndicat a fait appel à un cabinet d’étude, qui a fait des propositions d’animations, à hauteur d’1 million d’euros. « On a mis en place un comité de pilotage pour voir ce qu’on fait ou non dans ces propositions, car on veut une démarche collective. Pour l’instant, rien n’est encore décidé », a souligné Sébastien Mirgodin, provoquant une vive réaction de Jean-Pierre Bouquet, maire de Vitry-le-François.
« Si on ne veut pas de nous, on fera autre chose… »
« Je suis évidemment favorable à ce qu’on fasse quelque chose de bien, mais pour l’instant, c’est tout sauf une démarche collective. J’ai davantage l’impression que c’est une opération haut-marnaise, avec quelques événements à Giffaumont. Dans le document du cabinet d’études, Vitry n’est mentionnée qu’à l’occasion des Journées du patrimoine. Il manque une répartition sur le territoire, c’est évident. Nous n’avons pas été consultés par le cabinet en amont, alors qu’on avait des suggestions. Mais remarquez, si on ne veut pas de nous, ce n’est pas grave, on fera autre chose… » Et le maire de Vitry de s’étonner ensuite des coûts de certaines animations évoquées. « On nous parle d’un pavoisement de toute la route entre Saint-Dizier et le lac pour 180 000 € ou d’une garden-party à 60 000 €. C’est d’une incongruité… Pris comme ça, on va se faire scalper ! »
« Vos mots sont durs et inadaptés »
Des propos qui ont immanquablement fait réagir. Sébastien Mirgodin a rappelé qu’il ne s’agissait qu’un document de travail et que « bien sûr, dans cette étude, il y a des choses que l’on ne fera pas. Ce ne sont que des propositions, à nous d’arbitrer, mais il ne faut pas qu’on se loupe. »
Maire de Giffaumont, Jean-Pierre Calabrèse a tenu à souligner que « oui, on va dépenser beaucoup d’argent, mais c’est notre peuple qui va en profiter avec des événements gratuits ».
Se sentant attaquée en tant que première adjointe à la mairie de Saint-Dizier, Rachel Blanc a pris la parole. « Ça ne m’intéresse pas de rentrer dans une guerre de territoire. Ce ne sont que des pistes de travail. Vos mots sont durs et inadaptés. L’important, c’est que notre territoire rayonne. J’ai envie qu’on fasse des choix ensemble et que chacun mette l’argent qu’il peut », avant de rappeler au maire de Vitry-le-François, que « le comité de pilotage s’est réuni deux fois et [qu’il n’était] pas présent ».
Egalement adjointe à la mairie de Vitry, Anna Réolon s’est, elle, inquiétée des délais. « On est déjà en octobre. C’est presque trop tard si on veut faire venir des artistes. J’ai le sentiment qu’on va travailler dans l’urgence et ça me fait un peu peur. » Difficile de lui donner tort…