Rue de la Victoire, la fin des « vacances » a sonné

COMMERCE. Piétonnisée en partie depuis le 24 avril, la rue de la Victoire va être entièrement rouverte à la circulation dès lundi 16 octobre au matin. Gérants des débits de boissons et clients ont apprécié l’atmosphère de vacances ressentie et ne retiennent que le positif.

L’expérience aura duré presque six mois. Vingt-cinq semaines, précisément, durant lesquelles la rue de la Victoire a été partiellement fermée à la circulation. Ne reste aux Bragards plus que ce week-end pour profiter de la piétonisation matérialisée depuis le 24 avril entre les rues du Petit-sauvage et Catel.

Au moment de faire le bilan de cette initiative, les retours sont globalement positifs. Les commerces de bouche sont unanimes. « Ça s’est très bien passé. On a bien tourné et les clients étaient satisfaits, à la fois des animations et de se retrouver « peinards », sans voiture », confie Alexis Rolin, gérant de la Cabane à canons. Sony Cordero, co-gérant de l’Atelier flottant, partage pleinement ce sentiment. « La terrasse, c’est le petit plus par rapport à nos prévisions, les gens ont apprécié, se sentaient en sécurité ». « Et on au eu une clientèle sans histoire, il n’y pas eu un seul problème », reprend Alexis Rolin. Si la police est intervenue à la demande de riverains, elle n’a effectivement jamais relevé une seule infraction. Les deux confrères soulignent en outre « un très bon mois d’août, avec de nombreux touristes, notamment étrangers. Est-ce grâce à la piétonisation ? »

« Calme et reposant »

Aux Délices de Judith, on ne retient « que du positif ». « Les clients nous disaient « c’est calme et reposant, dans la continuité des vacances. » Judith Bacha souligne une très bonne entente entre les débits de boisson. Tous évoquent une « attraction, la piétonisation attire du monde ». « La philosophie même de Saint-Dizier est de créer une ambiance et de faire que les gens se rencontrent », indique l’adjointe au maire Rachel Blanc. Pari tenu sur ce point.

Si le salon de l’esthétique Perle rare les rejoint – « c’était bien décoré et très sympa, ça faisait vraiment ambiance vacances » selon Laura Lamorlette, le salon de coiffure H2O est bien moins enthousiaste. Pour sa responsable Malika Fournier, la piétonisation a été « pénalisante pour mes clients, avec mes petites mamies qui ne marchent pas ». Elle dit ne pas avoir été prévenue par la Ville de la tenue des concerts et se plaint du vis-à-vis engendré par les terrasses, gênant pour la clientèle. Quant à la musique des bars, « j’ai vécu tout l’été la porte fermée ». Le bilan définitif de la Ville (lire ci-contre) devrait permettre de trouver des ajustements.

N. F.

BILLET

Circulez, y a rien à boire !

Les clients des bistrots de la rue de la Victoire ont fait une expérience : l’apéro dans un petit coin du vieux centre-ville, au calme, entre les plantes et sans voiture. Presque impensable à Saint-Dizier, où l’automobile reste reine d’un hyper-centre pourtant tellement à l’aise à chaque expérience piétonne : la Fête de la musique, les concerts d’été, les braderies commerçantes et donc, cette rue de la Victoire. Mais le Bragard réfractaire résiste. Malgré les efforts de la Ville qui ménage la chèvre et le chou, il râle pour sortir sa poubelle un peu plus loin que d’habitude. Il râle parce que son client doit faire dix mètres à pied au lieu de cinq. La semaine prochaine, devant les bistrots, il faudra faire attention, sur les petits bouts de trottoirs de la Victoire, aux voitures qui rasent les jambes en mode circuit auto. Mais au moins, on pourra à nouveau rejoindre, en voiture, les rues Gambetta à De-Lattre en 20 secondes au lieu d’1 min 20. Ouf !

N. F.

Questionnaire

La ville a fait un premier bilan avec les commerçants et les riverains. Cette semaine, elle enverra à tous ceux qui ont une boîte aux lettres rues de la Victoire, Catel, du Petit-sauvage et des Pressoirs, un questionnaire thématisé (nous y reviendrons). « Nous sommes en train de faire un vrai retour d’expérience », indique Rachel Blanc. « A la lumière de nos premiers résultats, il ressort que cette piétonisation a rencontré son public ». L’élue, consciente d’une « vraie scission » sur le sujet, avertit : « la somme des intérêts particuliers ne fera pas l’intérêt général ».