Urban trail de Chaumont : sept “finishers” main dans la main, tout un symbole !

Lors de la troisième édition de l’Urban trail, samedi 7 et dimanche 8 octobre, qui a rassemblé près de 1 200 participants, l’image la plus forte des 24 heures a été l’arrivée de sept coureurs groupés sur la Conquérante solo. Si Julien Gatouillat a été déclaré vainqueur, sur le podium, au temps cumulé, la symbolique est magnifique.

Lors de la troisième édition de l’Urban trail, celle de tous les records, de l’Urban trail de Chaumont, les organisateurs (Runners 52, OMS) avaient de quoi avoir le sourire. Richard Martin a même versé sa petite larme quand les sept coureurs qui étaient encore en lice (Julien Gatouillat, Julien Escoleira, Romain Thiebaut, Fabien Thiriet, vainqueur en 2022, Teddy Monteiro, Benjamin Poiraton, une référence de la discipline, et Frédéric Abas) sont arrivés, sur les coups de midi, main dans la main, après 24 heures d’efforts, près de Jean-Masson : un symbole magnifique.

Benjamin Poiraton, après avoir discuté avec ses concurrents, a décidé que cette belle épreuve n’aurait pas de vainqueur. « On est classés tous ensemble. Cela aurait été un petit peu injuste de finir au sprint », analyse le Troyen de 31 ans, 4^e de la Conquérante de l’Urban trail 2021, sous la pluie et le vent. Même son de cloche pour le Lingon Teddy Monteiro (5^e). « C’est la plus belle arrivée possible. Finir à sept ce genre d’épreuve, c’est très rare. Nous nous sommes très bien entendus. Benjamin Poiraton a proposé de finir ensemble et on ne peut pas rêver un plus beau final. Pour moi, il était le plus fort avec un Haut-Marnais, de Poissons, Frédéric Abas. »

Dimanche 8 octobre, comme la veille, le soleil était au rendez-vous et les sept “guerriers” du trail ont gagné les applaudissements du public venu nombreux. Un hommage bien mérité, car à minuit, il ne restait plus qu’une trentaine de coureurs “solo” sur 114 partants. La faute à des défaillances physiques, notamment des crampes, avec un parcours de 7 kilomètres, avec 230 mètres de dénivelé, qui a fait mal aux “pattes”.

En duo, la première place est revenue au tandem Sandry Bonnaire/Hervé Crozat, devant Cécile Clet et Peggy Dubief, imité par le trio de sapeurs-pompiers locaux, qui ont levé les bras en trio (Christophe Simmot, Grégory Audiger, Geoffrey Rouhaud).

Richard Martin (organisateur de l’Urban trail) : « Les valeurs de notre discipline »

La veille, sur la Ronde des Tourelles, qui a réuni 238 coureurs, Anthonin Didier a doublé la mise, avec le record de l’an passé battu. Le cycliste, de plus en plus à l’aise sur route et en trail, a devancé le jeune papa Jarno Legros, adepte des plus longues distances, et Ronan Wertz (Rennes triathlon). Chez les filles, Julie Gallien, de Langres, a éteint la concurrence rapidement en devançant Marine Rosselle et Audrey Gentilhomme, de retour de blessure. Pour Richard Martin, le chef d’orchestre, aidé par 120 bénévoles, le message est très beau. « Merci au public qui a été présent samedi et dimanche en nombre, dans le centre-ville, notamment samedi soir. Ces sept coureurs représentent toutes les valeurs de notre discipline, la solidarité, le partage, la convivialité. Normalement, le premier qui passe la ligne est déclaré vainqueur. Les coureurs en ont décidé autrement et le classement s’est fait au temps cumulé. C’est l’édition de tous les records, avec 1 200 participants (245 sur la Conquérante, 238 sur les Tourelles, 275 pour la marche nocturne, 255 sur la course famille, 38 sur la course contre le handicap, 124 à VTT et une dizaine sur la rando guidée), toutes courses confondues, soit près de 500 de plus que l’an passé. Je tiens à remercier les bénévoles, très soudés, Artistic production, le son et la lumière, avec DSE, Marco Baliani, le speaker, et aussi les collectivités pour leur soutien. A l’année prochaine », déclare l’organisateur, ému, après avoir reçu des mains des sept “survivants” le beau trophée de la Conquérante solo, pour tout le travail réalisé pour faire de cet évènement une grande fête populaire. Mission accomplie. 

Tous les voyants sont au vert pour l’Urban trail, l’un des évènement sportif majeur du département, à l’instar du marathon du Der, et qui rassemble tous les publics.

Nicolas Chapon

n.chapon@jhm.fr

Déclarations

Julien Gatouillat (vainqueur de la Conquérante solo) : « Si on n’avait pas été sept, nous n’aurions pas été au bout des 24 heures. On ne connaissait pas le classement. Je n’étais pas le plus rapide et le plus frais. Benjamin Poiraton était l’un des favoris. Je suis de Troyes et c’est la première année où je fais les trails. La nuit, il ne fallait pas s’endormir. Je piquais du nez. Les deux derniers tours ont été
difficiles. »

Julien Escoleira (2e de la Conquérante solo) : « J’ai fait les trois éditions. C’était vraiment super. Le temps était de la partie et l’organisation au top. On ne s’est jamais ennuyés. C’est rare d’arriver à sept main dans la main. Nous nous sommes mis d’accord avant de partir pour la dernière heure. Je suis de Nogent et je suis né à Chaumont. »

Romain Thiebaut (3e de la Conquérante solo) : « Je suis de Langres et je suis basé en région parisienne. L’image est belle. C’est la première fois que les coureurs finissent ensemble sur un format du dernier homme debout. C’est bien de redonner à l’organisateur le trophée. Personne ne sait qui était le plus fort, peut être Benjamin Poiration et Teddy Monteiro. On ne joue pas dans la même cour. »

Camille Guillou (1re féminine Conquérante solo) : « J’habite vers Reims, mais mes parents sont de Haute-Marne. J’ai fait 16 tours. L’an passé, je n’avais pas pas participé à l’Urban trail. Bravo à l’organisation, avec un très beau parcours. C’était top. »

Christophe Simmot, Grégory Audiger, Geoffrey Rouhaud (1ers de la Conquérante trio) : « C’était une super organisation, avec des bénévoles au top. La journée s’est très bien passée, moins la nuit, avec des problèmes physiques. On a eu un petit peu peur, mais on a fait un bon travail d’équipe. »

Sandry Bonnaire et Hervé Crozat (premiers de la Conquérante duo) :
« C’était une bonne expérience. Merci aux bénévoles et à Richard Martin pour tout le travail réalisé. On l’avait fait à trois l’an passé. Nous avons bien géré. Il faut mesurer son effort. »

Anthonin Didier (1er de la Ronde des Tourelles) : « J’avais gagné l’an passé. C’était sec, comme l’an passé. J’ai eu des crampes d’estomac à mi-parcours et j’ai vomi. Jarno Legros est quelqu’un de costaud. Je suis étonné de gagner. Ronan Wertz est toujours sur le podium. Le final est difficile, avec la dernière montée, vers le square. Je commence mes entraînements avec Nicolas Pirès, mon coach. Je cours très peu. Je voudrais faire du trail, même si je continue le vélo. »

Jarno Legros (2e de la Ronde des Tourelles) : « Forcément, avec une fille de deux mois (Nina), c’est différent au niveau des entraînements. C’était une belle course, intense, dès le début. Anthonin est très rapide en montée. Je n’ai pas pu le suivre. Il y avait des montées courtes et raides. J’ai fait 5e à la 6000 D, à La Plagne. »

Ronan Wertz (3e de la Ronde des Tourelles) : « C’est parti très rapidement avec Anthonin (Didier) et Jarno (Legros) qui m’ont mis déjà un bon écart dans les premiers kilomètres. J’ai réussi à me rapprocher de Jarno dans tout le faux-plat de l’école de gendarmerie. Après, j’ai perdu du temps dans la descente pour regagner la Suize et les escaliers pour regagner la rue des tanneries. C’est une bonne préparation pour le championnat de France de bike and run dans une semaine à Montluçon. C’est une très belle organisation à tout point de vue. »

Julie Gallien (1re féminine de la Ronde des Tourelles) : « Il y avait des montées, des escaliers. Cela ne glissait pas. Je finis dans le Top 10. C’est ma deuxième année, j’étais dans le Top 3 l’an dernier. J’ai gagné la Corrida et j’ai fini deuxième aux Remparts. Je suis plus course sur route que trail. »
Recueillis par N. C.