Agression d’un maire meusien : la réaction d’un maire rural
RÉACTION. Après l’agression du maire de Cléry-le-Grand (Meuse), Eric Bonnemains, maire de Villiers-en-Lieu, a tenu à réagir et réclame plus de reconnaissance et de protection.
« Le maire de la commune de Cléry-le-Grand en Meuse, s’est fait agresser alors qu’il essayait d’empêcher un individu de faire un dépôt sauvage sur sa commune. Cela devient tellement banal… C’est un fait dramatique, qui se multiplie de plus en plus, et que l’on ressent dans nos communes, quelle qu’en soit la taille. Je ne pourrai m’y résoudre, et je ne peux que réclamer une nouvelle fois que soit pris en compte un vrai statut de l’élu.
Aujourd’hui, il y a certes la circonstance aggravante d’agressions sur un élu de la République, mais quid des pouvoirs d’un maire, de ses adjoints et encore plus d’un conseiller municipal, sur ces incivilités qui gangrènent nos communes de plus en plus ? Il parait que nous sommes officier de police judiciaire, c’est même indiqué sur nos cartes de fonctions. Soit il faut nous retirer cette belle fonction, soit il faut nous donner les pouvoirs qui vont avec. Ces incivilités n’intéressent pas vraiment les services de police et gendarmerie, bien pris ailleurs, ni la justice, bien débordée, qui classe le plus souvent sans suite.
Sauf que nos communes, dépourvues de gardes champêtres, de police municipale et d’autorité, souffrent de ces « petites » incivilités que sont les dépôts sauvages, les stationnements anarchiques, les déjections canines, les destructions de biens publics et j’en passe. Nos services, nos élus, nos habitants en font les frais, tous les jours, toute l’année. Nous perdons énormément d’énergies, de temps et d’argent (public !) à réparer, ramasser, refaire, remplacer. Nous en sommes même à ralentir ou ne pas faire des projets, de peur que cela soit aussitôt abimé.
Nous devons avoir une vraie reconnaissance de notre statut d’élu, de maire. Nous devons considérer que c’est devenu un vrai métier et en avoir les pouvoirs, les protections, les leviers qui vont avec.
Je veux pouvoir, pour ma part, réussir à protéger mes administrés de ces incivilités, car si nous en sommes bien impuissants, nous en sommes les premiers à s’en faire blâmer.
Nous devons réussir à redonner la main à l’élu local, celui qu’on a toujours décrit « à portée de baffe ». Maintenant ce n’est plus qu’une seule expression imagée, mais une triste réalité ! »