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Dans “The Creator”, IA de très bonnes idées

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Madeleine Yuna Voyles est bluffante dans « The Creator ».

CRITIQUE. Après sept ans d’absence sur grand écran, le réalisateur Gareth Edwards est de retour avec “The Creator”, nouvelle odyssée de science-fiction pas piquée des hannetons. Faisant de l’intelligence artificielle le cœur de son intrigue, le cinéaste époustoufle par un visuel mirifique et une intrigue de haute volée.

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« The Creator » de Gareth Edwards, avec John David Washington, Madeleine Yuna Voyles, Ken Watanabe… 2 h 14.

Il y a, parfois, des films comme ça. Paré de tous les codes du blockbuster futuriste, “The Creator” évite en permanence le conformisme. Au contraire, le long-métrage de l’aussi génial que rare Gareth Edwards garde une patte arty que l’on ne saurait trop chérir à l’heure des superproductions ciné industrielles et sans saveur. Parler de cinéma d’auteur serait bien trop hyperbolique – nous sommes quand même face à un bébé ayant coûté près de 80 millions de dollars, et produit par l’ogre Fox – mais la manière enlevée avec laquelle le réalisateur britannique porte son propos est un ravissement.

Humains vs. IA

Un point scénario s’impose. Depuis plusieurs années, êtres humains et intelligences artificielles (IA) cohabitent paisiblement sur Terre. Les dernières étant censées servir et protéger les premiers. Quand soudain, c’est la catastrophe. En 2055, un missile nucléaire, envoyé par l’IA, s’abat sur Los Angeles. Une guerre sans merci se lance alors entre les États-Unis et les IA, qui prospèrent en Nouvelle Asie (sorte de supra-nation fictive).

En 2065, le sergent Joshua Taylor (John David Washington) est chargé de débusquer l’arme ultime des IA. Sa découverte, inattendue, va certainement bouleverser le cours de la guerre. Car voilà, pas de bombe, pas missile, pas d’ogive. Alphie (Madeleine Yuna Voyles), l’arme tant redoutée, est une enfant “simulante” – un robot aux traits humains contrôlé par une IA – doté de pouvoirs exceptionnels. 

Ça sent le métal

En choisissant, autant que faire se peut, de tourner en décors réels, et préférant les prothèses aux ajouts d’effets spéciaux en post-production, Gareth Edwards donne un aspect diablement réel à « The Creator ». On sent la moiteur des paysages d’Asie du Sud-Est, on entend les cliquetis mécaniques. Ça ne sonne jamais faux, et c’est un régal. D’autant que, quand ils sont là, les ajouts numériques sont eux aussi léchés.

Au travers du combat contre l’IA, le long-métrage explore la psychologie des humains. John David Washington est net et sans bavure. Brisé, physiquement et mentalement, il explose quand c’est nécessaire, fond en larmes quand il le faut. Et il nous emmène avec lui. 

Madeleine Yuna Voyles, dont « c’est « The Creator » est le premier film, est prodigieuse. Son jeu candide et sa mine pouponne – il faut dire qu’elle a 9 ans – donnent à Alphie un aspect éminemment attachant. Gonflé d’affect, son jeu est toujours dans le juste. Elle sera à l’origine de quelques unes des scènes et des tirades les plus émouvantes du film. Renversante. 

Le reste du casting est plus en retrait – mention spéciale à Harun, interprété par Ken Watanabe, qui tire la couverture par moments – mais remplit parfaitement sa fonction. 

« The Creator », des défauts oubliables

Bien sûr, tout n’est pas parfait dans “The Creator”. Le chapitrage du film est plus gadget que foncièrement utile au récit, quelques incohérences émaillent le scénario, et les nombreux flashbacks sont parfois indigestes. Fort heureusement, ces bémols sont si infimes, que l’on ressort des 2 h 14 du long-métrage ébouriffés, les yeux remplis d’étoiles.

Non sans rappeler quelques bijoux indés (on pense à la filmographie de Neill Blomkamp​​​​​​​ avant “Gran Turismo”​​​​​​​), “The Creator” se sert d’une guerre futuriste pour questionner l’humanité de ses protagonistes. Chaque camp est traité avec finesse. Les humains, compulsifs et impérialistes – il s’agit de l’armée des États-Unis, rappelons-le – trouvent une porte de sortie en la personne de Joshua Taylor. Les IA, méchants brillants dans les premiers instants, se complexifient au fil du film, et pas seulement grâce à la géniale Alphie. Gareth Edwards nous bluffe, une fois de plus, avec un film rudement bien écrit. Aussi développé soit-il, ce n’est pas ChatGPT qui aurait pu faire ça. Nous voilà rassurés.

Dorian Lacour

d.lacour@jhm.fr

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