La tentative de vol d’un cheval se termine violemment
FAITS DIVERS. Mercredi 16 août, un cheval a été victime d’une tentative de kidnapping, aux écuries de Matignicourt-Goncourt. L’affaire s’est terminée par des coups violents à la tête et deux coups de taser. L’équidé a lui été restitué.
Le calme habituel des écuries de Matignicourt-Goncourt (Marne) a disparu le temps d’un instant, jeudi 16 août. Sur place, un frère et sa sœur – bien connus des services de gendarmerie de Montier-en-Der – ont tenté de kidnapper un cheval qu’ils connaissaient bien.
Peu après 17 h, après une visite plutôt tranquille des lieux en compagnie de leur malinois, le binôme se sépare. La sœur se dirige vers les boxes, où se trouve l’équidé tant recherché. En toute quiétude, elle ressort de là en emmenant Tonnerre*, en direction de leur véhicule auquel est attachée une remorque pour le transporter.
Un jeune homme présent sur les lieux, qui venait d’échanger avec eux, lance l’alerte. La responsable du cheval (que nous appellerons Sylvie*) est sur place, de même que la gérante des écuries ou encore une amie. S’ensuivra une discussion houleuse de laquelle Sylvie ressortira blessée : « J’ai été victime d’un traumatisme crânien après avoir reçu un coup de pied du frère », ressasse-t-elle. Prévenus, les gendarmes se rendent à plusieurs sur place. L’un d’eux finira avec quelques contusions, notamment à la mâchoire. En cause, la sœur, incontrôlable, agrippée au cheval et guère coopérative. Deux coups de taser seront nécessaires avant de la maîtriser, direction la gendarmerie.
Adoption
La sœur en question n’est autre que Tania, la gérante du haras de Montier-en-Der, officiellement liquidé depuis un an, dans lequel se trouve encore deux chevaux aujourd’hui. Tania fait d’ailleurs l’objet d’une procédure d’expulsion de la Mairie (notamment pour loyers impayés), qui ne s’est pas encore concrétisée. Selon elle, il ne s’agit pas d’un vol, mais d’une récupération. Tonnerre lui appartient. « La première fois que je suis allée au haras, j’ai vu l’état dans lequel vivaient les chevaux et les poneys. C’était après la publication de photos sur les réseaux sociaux. J’ai considéré ça comme un appel à l’aide, je voulais aider cette femme », se souvient Sylvie. Après des premiers contacts à l’automne 2022, les deux femmes tombent d’accord, non pas pour une vente, mais pour l’adoption à durée indéterminée de l’équidé de 24 ans. En attendant de trouver un terrain dédié, Sylvie trouve une solution pour que le Trakehner soit hébergé. Le contrat est officialisé le 21 janvier 2023, comme le prouvent les différents documents.
Sylvie prodigue alors les soins nécessaires qui n’étaient pas réalisés depuis des lustres. Maréchal ferrant, dentiste, ostéopathe… Sans oublier les vaccins, le dernier remontant à 2017, papier à l’appui. « Depuis l’adoption, il a pris 200 kilos. Il mange du grain, des carottes, des poires, des pommes… Il se balade tous les jours et remarche un peu plus normalement. Il est bien chouchouté. On sent qu’il a repris goût à la vie », se satisfait Sylvie. La tentative de kidnapping est la suite de menaces faites par SMS par Tania. Cette dernière se sentant « trahie » de voir que Sylvie n’avait pas encore trouvé un terrain pour y aménager un box.
Aujourd’hui, suite à une ordonnance de protection, elle et son frère ont interdiction d’entrer en contact avec Sylvie jusqu’au 8 janvier 2024, date du jugement. Quant à cette dernière, son ITT a été prolongée de six à quinze jours. En parallèle, elle se bat pour récupérer les papiers de Tonnerre qui est toujours au nom du naisseur, et non celui de Tania.
Louis Vanthournout
*Les identités ont été modifiées