Défendre les soignants – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les soignants font chaque jour avec leurs moyens – limités ? – pour préserver nos vies. Contre vents et marées, souvent.
On ne peut pas ne pas se souvenir, tout cela n’est pas si loin, des casseroles que l’on tapotait chaque soir à 20 h pour rendre hommage à ceux qui s’évertuaient à faire tenir un système de santé au bord de la rupture. C’était pendant le Covid. Tiens, d’ailleurs, il paraîtrait que le virus se rappelle avec force à nos angoisses.
A l’époque, après un retour à une quasi normalité sanitaire, si tout n’avait pas été promis aux soignants, au moins chacun avait-il compris qu’un peu plus de considération – financière notamment – ne pouvait pas faire de mal.
Considérer, c’est aussi… protéger. Y compris les soignants, donc. Dans une société qui a désormais fait sienne ce qu’on pourrait appeler une violence décomplexée, notamment envers tout ce qui peut être assimilé à une autorité, ils sont un peu malgré eux la cible de ceux qui ne savent plus se fixer de barrières.
Avoir à protéger les soignants. Un comble. Aucune situation ne devrait mener à ce que ceux qui sauvent des vies se voient opposer la tentation de les haïr. Ils sont pourtant souvent, en bout de chaîne, les victimes de cette société qui se délite.
Le plan de 42 mesures présenté ce vendredi par le gouvernement pour « protéger les soignants » était nécessaire. Parce qu’à situations par essence compliquées par la nature du métier, s’ajoutent des dangers qui ne devraient pas être. On est à la fois, ici, dans un constat d’échec – que ces héros des temps modernes en viennent à être agressés – et dans l’espoir qu’ils puissent faire leur métier dans une plus grande sérénité. Pour mieux nous sauver.
c.bonnefoy@jhm.fr