Destins stoppés net – L’édito de Patrice Chabanet

Emile dans les Alpes-de-Haute-Provence, Lina en Alsace : deux disparitions qui éclaboussent l’actualité. Des « disparitions inquiétantes », des termes sans fioritures dont on devine l’impact sur la famille et les proches. Ils amènent vite tout un pays à s’identifier à ceux qui vivent le drame.

Il ne faut que quelques heures pour penser au pire. Un bout de chou de deux ans et demi n’a pas les moyens physiques de prendre du champ. Une jeune fille de 15 ans, de bonne réputation comme on dit, est consciente de ce que provoquerait une fugue. Deux destins stoppés net dans une existence normale.

Les battues n’ont rien donné, mais le poison des supputations se répand, ce qui ajoute au drame et ne fait pas revenir les deux jeunes disparus. Chacun y va de son hypothèse, sans preuve mais avec l’assurance de ceux qui ne savent rien.

Il revient aux gendarmes de déceler le mobile de ces deux disparitions. Chacune a sa logique. La disparition d’un enfant n’a rien à voir avec celle d’une jeune adulte. Mais plus les jours passent, plus l’élucidation sera difficile. On l’a vu dans le passé avec l’exemple de l’affaire Grégory. On peut craindre aussi, cela va de soi, qu’Emile et Lina ne soient pas retrouvés vivants. Mais tant qu’il restera une infime chance de les revoir en vie, les enquêteurs poursuivront leur travail de fourmi. C’est l’honneur et la fierté de la gendarmerie de ne pas lâcher la traque. Ce sont deux innocents qui ont disparu.