Sport scolaire et extra-scolaire, une jeunesse haut-marnaise de nouveau en mouvement
La Journée nationale du sport scolaire s’est tenue mercredi 20 septembre. En Haute-Marne, l’événement s’est étalé sur toute une semaine afin d’inciter les jeunes de tous âges à pratiquer une activité physique régulière. Une frange de la population qui semble, ces derniers temps, renouer avec les séances d’entraînements, aussi bien à l’école qu’en clubs.
« Alors combien font 2 X 7 », demande l’animateur à une poignée d’enfants comptant leurs points et fixant les cibles criblées de fléchettes, dans les locaux de l’Union des jeunes Bragards (UJB), à Saint-Dizier. Ce mardi 19 septembre, à l’occasion de la Journée nationale du sport scolaire et de l’activité physique – se tenant le lendemain, mais qui s’est transformée en semaine départementale puisque chaque jour, une circonscription du territoire organise, avec l’aide de diverses associations, des événements – c’est sport et découvertes.
Pas moins de 234 élèves de primaires de Saint-Dizier et de ses alentours, répartis sur trois sites (à l’UJB, au gymnase Charles-Péguy et à l’espace Jean-Meffert), s’initient à différentes disciplines. « On aimerait bien que cette journée permette aux enfants de découvrir, voire de leur donner envie d’aller dans un club », explique Gwenaëlle Pinheiro-Cruz, conseillère pédagogique de circonscription en EPS, à Saint-Dizier.
« C’est tout l’objectif de l’année », ajoute Michel Fonné, directeur académique des services de l’Éducation nationale de la Haute-Marne, venu ce jour-là voir la jeunesse s’exercer. « C’est une année olympique et paralympique qui se met en route. En ce sens, on a deux projets différents, dont le passage de la flamme Olympique, et celui de la flamme académique (lire en encadré). »
« Nous avons constaté une belle reprise des licences, par rapport à 2020-2021, avec un rebond plus important chez les garçons que chez les filles. »
Les jeunes et le sport, c’est une combinaison qui, a priori, a du mal à se faire. « Les niveaux d’activité physique dans la population sont très insuffisants en France au regard des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). […] La sédentarité concerne la moitié des adolescents de 11 à 14 ans et deux tiers des 15-17 ans, en lien avec la forte augmentation de l’usage des écrans ces dernières années », contextualisait en juillet dernier le ministère de la Santé et de la prévention dans une réponse adressée à Yves Détraigne, sénateur de la Marne, les alertant sur cette thématique. Qu’en est-il en Haute-Marne ?
Au vu des chiffres fournis par l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire), du côté des collégiens et lycéens, une nouvelle dynamique semble se profiler. Tandis qu’on note une baisse entre les années scolaires 2018/2019 et 2020/2021, avec un nombre de licenciés passant de 3 905 à 2 668, une hausse a été amorcée dès l’année scolaire 2021/2022, et a ensuite perduré durant l’année 2022/2023, avec un nombre de licenciés atteignant les 3 567.
« On a eu une baisse très forte avec le Covid. L’UNSS à l’arrêt, il a donc fallu relancer les choses. Nous avons constaté une belle reprise des licences, par rapport à 2020-2021, avec un rebond plus important chez les garçons que chez les filles », commente Serge Parisot, directeur départemental UNSS Haute-Marne. « Le retour aux valeurs d’avant Covid est proche et peut-être encore une année ou deux seront nécessaires pour revenir aux valeurs passées, voire les dépasser. »
Parmi les disciplines privilégiées dans les associations d’établissements rattachées à l’UNSS : le cross, le badminton, les activités nature comme le bike and run, la gymnastique, l’escalade, mais aussi les sports collectifs comme le futsal ou encore le volley. Ces dernières disciplines où il est parfois « compliqué de réunir un groupe assez conséquent, notamment dans les petits établissements ».
Un retour des jeunes licenciés dans les clubs sportifs
Côté associations, et donc des activités extra-scolaires, la tendance paraît similaire. « Les informations nous remontant des comités départementaux laissent envisager une remontée des licences à un niveau équivalent, voire supérieur à celui d’avant la crise sanitaire », songe Sébastien Bailleul, chef du service départemental à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports Haute-Marne.
Un sentiment partagé par les clubs haut-marnais, tels que l’UJB. « On a eu beaucoup d’enfants, mais avec le Covid, on a eu une baisse d’effectif. Là ça remonte. Au multisport et à l’escrime, on a pas mal d’enfants qui viennent d’arriver », constate Sygrid Ney, directrice de l’Union des jeunes Bragards. « Par exemple, pour le judo, je dirais qu’on en a 20 % en plus. » Idem pour Julien Perosa, coordinateur sportif au Chaumont football club, fort de 450 membres : « On est en forte augmentation depuis la pandémie. On est passé de 65 % à 80 % de mineurs sur la totalité des inscrits. On en a beaucoup qui sont âgés entre 3 et 14 ans. »
Mais ce nouvel élan tiendra-t-il sur la durée ? Serge Parisot, de l’UNSS, se veut optimiste concernant sa structure : « Avec le Covid, il y a eu un trou. Des 6ᵉ et 5ᵉ ne nous connaissaient pas. La nouvelle génération qui arrive, oui. Il n’y a pas de raison que ça ne reparte pas. »
Dominique Lemoine
Passage de la flamme académique dans les écoles haut-marnaises
Ce jeudi 14 septembre, au Creps de Reims, le recteur, Vincent Stanek a inauguré la cérémonie d’ouverture de l’année olympique académique. Un événement qui a été l’occasion de lancer officiellement la mise en place du passage de la flamme olympique académique dans les établissements scolaires des divers départements de la région. Celle-ci devrait sillonner la Haute-Marne le 31 janvier, à l’instar de celle officielle de la compétition internationale qui fera son apparition le 28 juin suivant.
Les écoles avaient jusqu’au 20 septembre pour faire partie des points de chute de ce symbole des Jeux olympiques. Parmi elles, celle de Jean-Louis Detin, directeur de l’école Jean-de-la-Fontaine, à Saint-Dizier : « Nous sommes labellisés génération Paris 2024. On travaille depuis plus d’un an sur les valeurs olympiques. Le passage de la flamme nous permettra de travailler sur les valeurs : la persévérance, l’effort… » La liste des établissements scolaires retenus sera dévoilée ces prochains mois.