Le patrimoine du pays chaumontais au peigne fin
L’école d’architecture de Chaillot prend la ville et l’agglomération de Chaumont comme cas d’étude. Pendant deux ans, une cinquantaine d’architectes spécialistes du patrimoine vont se pencher sur une dizaine d’édifices. Une restitution publique de leurs travaux aura lieu en juin 2025.
En partenariat avec la Ville et l’Agglomération de Chaumont, l’école de Chaillot (voir encadré) va travailler sur des édifices de Chaumont et des ses alentours. Pendant deux ans, une cinquantaine d’architectes diplômés en spécialisation patrimoine vont ainsi travailler sur une dizaine d’entre eux, dont l’ancien théâtre de Chaumont et l’église de Brottes. En juin 2025, les élèves présenteront une restitution publique.
Le travail réalisé sera une base de réflexion pour de futurs projets des communes. Si un dossier plaît, il pourra être approfondi. En près de 20 ans d’existence du programme, c’est régulièrement arrivé. « Les projets donnent presque toujours lieu à des suites. Ce n’est ni une règle ni une volonté, mais cela se fait souvent naturellement. Il y a toujours des élèves qui ont une bonne accroche avec des personnalités locales et qui sont rappelés par la suite », témoigne Benoît Melon, ancien directeur chargé du programme.
Pour sélectionner les bâtiments, une dizaine de personnes de l’école sont venues en visite à Chaumont, et dans des communes de l’agglomération, en juin dernier. « La Ville a proposé beaucoup de lieux, mais il y avait des critères auxquels on n’avait pas pensé », indique Paul Fournié, adjoint à la Culture de la Ville.
Un patrimoine diversifié et de qualité
L’école de Chaillot a notamment veillé à ce que les bâtiments sélectionnés présentent une diversité de qualités et de défauts. Par ailleurs, il fallait qu’il y ait assez de travail pour que les élèves « tiennent » deux ans. Ainsi, si le lavoir d’En-Buez a tapé dans l’œil des architectes, les élèves en auraient trop vite fait le tour. Des bâtiments ayant déjà fait l’objet d’une restauration sont sélectionnés si et seulement si celle-ci a été manquée. Dans le cas contraire, le bâtiment ne présente pas d’intérêt aux yeux des architectes. Les étudiants ne se pencheront donc pas sur la Basilique, qui fait d’ailleurs l’objet d’un projet de restauration de fond en comble.
« Ce qui nous a plu à Chaumont, c’est que le patrimoine est très diversifié et de qualité. Il y a des hôtels particuliers, des maisons bourgeoises, du patrimoine civil, militaire et religieux », déclare Benoît Melon. Qui ajoute : « l’environnement de la ville est aussi très intéressant. Celle-ci est entourée de tous les matériaux nécessaires à la construction : pierre, bois, sable… ».
Par ailleurs, l’école est ravie de venir dans le Grand Est, qui a rarement été sélectionné en près de 20 ans de programme. « Beaucoup d’architectes en chef et d’inspecteurs généraux des Monuments historiques signalent cette région – hormis l’Alsace – comme un chantier d’envergure pour le secteur », souligne Benoit Melon.
Julia Guinamard
Des architectes déjà diplômés
L’école de Chaillot est un centre de spécialisation et d’approfondissement en architecture post-master. Elle forme des architectes déjà diplômés d’au moins un bac +5, notamment en restauration du patrimoine. « L’un des critères de sélection à l’entrée de l’école est d’avoir au moins 3 ans d’expérience professionnelle. Des élèves en ont plus de dix », indique Benoit Melon.
Sur le même sujet...
