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La délicatesse des anges

En compagnie des anges, Dorothée Daniel contemple le jardin fertile de la scène française du haut des peupliers. Du Conservatoire de Chaumont aux salles de spectacle de Paris et d’ailleurs, l’instrumentiste, compositrice, parolière et interprète nourrit son parcours de riches collaborations avec Yves Jamait, Agnès Bihl ou Grand corps malade. Passion, grâce et sincérité donneront dans quelques mois naissance à un troisième album.

 

A l’heure d’une première rencontre, intimidé, l’interlocuteur se prend à rêver. Ecouter un solo de Brad Mehldau, croiser son regard, sourire et glisser boniments et mots doux au creux d’une oreille avertie… Une dimension romanesque se dégage des traits singuliers d’un visage dessinant différence, joie de vivre, délicatesse et impertinence. Dorothée Daniel porte une tasse de thé à hauteur de ses lèvres et confie son intérêt pour l’œuvre de Simone de Beauvoir. Les mots de l’artiste composent de belles images. La jeune femme vient d’enchaîner deux plateaux en compagnie de Michel Drucker et plusieurs concerts. Agnès Bihl et Grand corps malade ont trouvé en Dorothée Daniel l’expression d’une sagace sensibilité.

Il y a quelques temps déjà, une môme poussait la porte de l’école de musique de Chaumont. «Ma mère voulait que mon frère et moi fassions de la musique», se remémore la demoiselle. Des phalanges épousent l’ébène et l’ivoire des touches d’un clavier. A l’ombre de sa majorité, Dorothée Daniel intègre le Conservatoire de Dijon. «Le piano classique enseigne rigueur et exigence», glisse l’instrumentiste. Médaillée d’or et diplômée d’Etat, Dorothée Daniel quitte le Conservatoire et pose les premiers jalons menant à un chemin bordé de fleurs. «J’ai toujours chanté, adolescente, je gratouillais sur une guitare, confie la jeune femme. Après deux ans de Conservatoire, j’ai choisi la voie du spectacle vivant et de la chanson avec les Marmots.» Fabrice Bony et Patrice Patricot sont de la partie. Premier album de Dorothée Daniel, La compagnie des anges trouve place dans les backs en décembre 2005. Deux ans plus tard, l’artiste signe un deuxième opus intitulé En haut des peupliers. En l’espace de dix ans, Dorothée Daniel a écumé les salles bourguignonnes et assuré les premières parties du génialissime Hubert-Félix Thiéfaine et autres figures de la scène française.

Coups de coeur, feeling et petites choses

Yves Jamait et Didier Grebot s’intéressent à la personnalité de Dorothée Daniel. La libellule s’imprègne d’un univers et offre le titre “Je suis vivant” au joyeux drille du bar de l’Univers. Ecriture et composition font mouche. En février 2009, Dorothée Daniel est appelée à sublimer l’enthousiasme militant de l’ineffable Agnès Bihl. A la composition des titres d’un album sorti en février dernier s’ajoutent accompagnement et premières parties. «Les rencontres sont importantes, souligne la rayonnante trentenaire. Avant de travailler avec Yves Jamait, je n’écrivais que pour moi. Cette première expérience m’a donné l’envie de participer à d’autres projets. Je m’entends très bien avec Agnès Bihl, elle va vers quelque chose de corrosif et je suis sensible à cette volonté. Je privilégie les coups de coeur et le feeling dans le cadre de mon travail d’écriture.»

En composant “Définitivement”, titre phare du dernier album de Grand corps malade, Dorothée Daniel a profité d’une nouvelle expérience. Dans quelques mois, la demoiselle sortira son troisième album. «J’ai écrit treize chansons, je dois désormais songer à les enregistrer, s’amuse l’artiste. La vie donne beaucoup à dévorer et à digérer. J’apprécie les textes intimes, plus ou moins légers, je base mon écriture sur ces petites choses qui nous touchent. J’essaie de trouver des sujets qui effleurent le sensible et réveillent des peines.» Depuis plusieurs mois, Dorothée Daniel a choisi Paris pour petit nid douillet. Entre concerts et rendez-vous avec Laurent Bodin, figure des Editions Raoul Breton, l’interprète, compositrice, parolière et instrumentiste trouve chaque semaine le temps de participer aux activités du Conservatoire de Chaumont. «Etre en Haute-Marne deux jours par semaine me permet de garder les pieds sur terre», confie l’artiste. La rencontre touche à sa fin, il est temps de quitter les nuages. Une précision s’impose : Dorothée Daniel a connu ses premiers émois musicaux en écoutant Barbara. Les sirènes ont en elles la force des choses.

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