Des prières dans la panique
Le voyage aurait pu se finir plus dramatiquement. Florian et Cynthia, couple de trentenaires, ont choisi le Maroc comme destination de vacances. À Agadir, plus précisément. Du 3 au 9 septembre, ils ont pris une semaine pour se déconnecter de leur quotidien, et découvrir la culture marocaine. Tout se déroulait parfaitement jusqu’à cette nuit du vendredi 8, et quelques secondes qui donneront un goût amer à ces dernières heures de vacances.
« Nous étions sur la terrasse de notre riad, buvant un dernier verre de notre voyage. Nous avons senti la première secousse à 23 h 10. On ne se rendait pas du tout compte de ce qui se passait vraiment. Je pensais même qu’il s’agissait de voisins turbulents. Et dans la foulée, la deuxième secousse a été nettement plus violente. Elle a duré entre 20 et 30 secondes », explique le touriste français.
Toujours dans l’ignorance de ce qui est en train de se passer, Cynthia prend davantage conscience du danger. Il faut sortir. Le couple se retrouve au pied de la porte de l’hôtel, dans la rue, en tenue de nuit. Des secousses plus légères se faisaient encore ressentir, mais, dehors, la panique a pris le pas. « Nous étions paniqués, stressés. Les touristes français étaient comme nous. Chez les habitants marocains, nous voyions bien qu’ils étaient sous le choc. Certains d’entre eux priaient dans la rue, pour eux et pour leurs proches », précise Florian.
La nuit a été longue
Quelques minutes après le séisme, tous se sont penchés sur leur téléphone. Les premières informations tombent. L’épicentre du tremblement de terre a été détecté à 80 km d’Agadir. La ville a été relativement épargnée par la catastrophe. Quelques vieilles maisons ont été endommagées. Le reste de la nuit a été long, toujours sous le choc de cette expérience dramatique. Impossible de trouver le sommeil après cela. Florian, Cynthia et les autres touristes ont été invités à se regrouper autour de la piscine, se protégeant des infrastructures qui pourraient éventuellement s’effondrer. Certains ont préféré simplement récupérer une couverture et passer la nuit dehors. L’aéroport n’a pas été touché, les pistes non plus. Florian et Cynthia ont pu regagner le sol français sans difficulté le lendemain.
Joffrey Tridon