Les Restos du Cœur à la peine à Saint-Dizier
Les Restos du Cœur ne sont pas en grande forme. Un appel alarmant de leur président Patrice Douret, sur la situation critique, a provoqué l’émoi. Mais la situation est-elle comparable à Saint-Dizier ? jhm quotidien répond à la question.
« Les difficultés nationales se transposent en Haute-Marne, et à Saint-Dizier. » C’est clair, à en croire Marie-Claire Richard, responsable départementale adjointe des Restos du Cœur, l’antenne bragarde de l’association fondée en 1985 par Coluche pour lutter contre la faim n’est pas dans une forme olympique. « On fait face actuellement, mais le nombre de personnes demandeuses ne cesse d’augmenter », poursuit-elle.
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Par rapport à l’été 2022, les Restos ont distribué – à l’échelle départementale – 55 % de repas supplémentaires en 2023. Un peu plus de 1 000 personnes sont accueillies lors des distributions, soit une hausse de 750 par rapport à 2021. Ces réalités départementales, sont équivalentes à Saint-Dizier.
De plus en plus de demandeurs
« Quand les difficultés deviennent insoutenables, les gens poussent la porte des Restos », commente Marie-Claire Richard, rappelant que des personnes en grande précarité « n’ont pas toujours recours à nous ». En clair, si l’association fournit de plus en plus de repas, le nombre de personnes amenées à recourir à leur aide pourrait encore augmenter, notamment à cause de l’inflation qui ne semble pas montrer de signes de ralentissement.
Difficile de dresser un portrait-robot du bénéficiaire des Restos. « Il y a beaucoup de travailleurs pauvres, des personnes seules, des familles monoparentales, mais aussi beaucoup de retraités pauvres, notamment des femmes, qui n’ont pas eu une carrière complète », liste Marie-Claire Richard. Saint-Dizier, du fait de l’absence d’universités, est moins touchée par la recrudescence d’étudiants précaires qui frappe certaines grandes agglomérations.
La cité bragarde est, avec Chaumont, l’endroit de Haute-Marne où il y a le plus de bénéficiaires des Restos. Logique, étant donné qu’il s’agit là des villes les plus peuplées du département. « Mais les demandes augmentent partout », se désole Marie-Claire Richard.
Manque de bénévoles pour les Restos
En dehors des dons, essentiels – une collecte alimentaire sera organisée dans les magasins bragards les 6 et 7 octobre – les Restos cherchent aussi des bénévoles. « Dans le secteur nord, autour de Joinville et Saint-Dizier, c’est un peu plus compliqué de recruter », assume la responsable. Et d’ajouter : « C’est surtout dans les postes à responsabilités que nous avons du mal. »
Dorian Lacour