Brebis dévorée, agnelle enlevée : difficile d’écarter la signature du loup

Le loup est fortement suspecté d’avoir frappé chez des particuliers, à Orquevaux, dans la nuit de jeudi 31 août à vendredi 1^er septembre. En effet, une brebis de 90 kg a été retrouvée déchiquetée et une agnelle de 20 kg a disparu. Si l’expertise de l’Office français de la biodiversité reste à rendre, la direction départementale des territoires a désigné un louvetier pour faire des rondes nocturnes autour de la propriété jusqu’au 15 septembre. 

« Ma fille a six ans. Depuis trois ans, c’était sa brebis. Un dédommagement ne la remplacera pas ». Dans le foyer de Tiffany, les deux brebis, le bélier et l’agnelle ont toujours été promenés en laisse, ce sont des animaux de compagnie. « Les brebis ont été élevées au biberon ». Ce troupeau de taille confidentielle était arrivé dans la famille « pour tondre » ses cinq hectares de terrain, dans lequel un parc leur est réservé, à « toute proximité » de la maison. Vendredi 1^er septembre, de la brebis de compagnie, il ne restait las pas grand-chose, et l’agneau s’était volatilisé, ce sont les bêlements de la bête épargnée qui ont donné l’alerte. Si l’office français de la biodiversité (OFB) doit encore rendre son expertise, ce sont des crocs qui auraient mis la grosse brebis en charpie. La signature du carnage est celle d’ « un grand canidé ou d’un loup, m’a dit l’OFB ». La direction départementale des territoires (DDT) a au demeurant désigné un louvetier pour faire des rondes la nuit, « jusqu’au 15 septembre… au moins ».

Sur un chemin de randonnée prisé

Et puis il y a eu une alerte, qui penche encore pour l’attaque d’un loup : la nuit précédant leur mort violente, « les bêtes avaient bêlé ». Avec son époux, Tiffany avait rejoint le parc vers 3 h 30. Or, le loup est réputé pour savoir « prédater » trois jours durant avant de fondre sur sa proie. Pour la propriétaire des animaux, « le loup a fui pour attaquer le lendemain ». Ensuite, avec ses 90 kg, la brebis était un animal imposant, et il faut aussi un attaquant robuste pour emmener une agnelle de 20 kg. De surcroît, impossible de ne pas penser au passage du loup à Poissons, à Noncourt-sur-le-Rongeant. Tiffany s’alarme que le loup ait pu frapper dans l’enceinte de leur maison la nuit du 31 août « alors qu’il y avait du bruit – dont celui d’un camion ». En clair, elle en déduit que l’animal s’affranchirait de sa peur de la présence de l’homme. « La DDT m’a assuré qu’il ne pouvait s’attaquer qu’aux brebis… ». Reste que Tiffany continue d’avoir peur. Pour sa petite fille. Elle glisse également que sa maison est située sur un chemin de randonnée… qui est notablement fréquenté puisqu’on est autour du Cul du cerf.

« J’adore les animaux mais laisser le loup se fixer ici, je ne comprends pas ». Et de pester après l’animal qui « ne s’attaque pas aux chevreuils ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr