Andilly-en-Bassigny : que devient l’épicerie participative ouverte il y a un an ?
En juin 2022, une petite équipe d’habitants d’Andilly-en-Bassigny, soucieuse de redynamiser le village, avait lancé la toute première épicerie participative de Haute-Marne. Un peu plus d’un an après, nous avons voulu savoir comment l’aventure avait évolué.
Nous l’avions rencontrée en septembre dernier, sous une pluie fine, abritée par le préau de la salle des fêtes d’Andilly-en-Bassigny, à 7 km à l’est de Neuilly-L’Evêque. L’installation était un peu spartiate mais, convaincue de l’intérêt d’une épicerie participative pour le village – la seule de Haute-Marne -, la petite poignée d’habitants de la commune faisait le dos rond en attendant des heures meilleures. En l’occurrence un local rien que pour elle.
Depuis janvier 2023, c’est chose faite. L’eau a coulé sous les ponts et l’association « Epi tout ça » a emménagé à quelques dizaines de mètres de l’autre côté de la salle des fêtes. « Le local fait 25 m2 et il est mis à disposition par la commune », se réjouit Emmanuelle Gey, la trésorière. « C’est une vraie avancée, même si notre potentiel de développement va être limité par la surface réduite ».
Plus de 100 références locales sur les rayonnages
N’empêche, en attendant de voir plus grand, l’association a pu élargir son offre et la gamme des produits proposés. Avec une centaine de références, « Epi tout ça » balaie relativement large. Aux côtés des farines, pâtes et miel que l’association commercialisait depuis son lancement, s’affichent désormais des œufs, des légumes frais ou secs, des bières locales, huiles et même chocolats, ainsi que des produits d’hygiène. La grande majorité des producteurs sont Haut-Marnais ou limitrophes : l’association y tenait et elle y tient toujours.
Mais si les conditions et la qualité d’accueil de l’épicerie participative ont plutôt bien évolué, la difficulté de convertir les familles du village demeure : l’engagement bénévole de deux heures par mois rebute toujours un peu. « L’épicerie, c’est un support important pour développer du lien social. C’est un prétexte. Il y a aussi dans notre initiative un côté participatif. Les gens doivent être acteurs, sinon cela n’a pas de sens », estimait à l’époque Emmanuelle Gey. Or si elles étaient une vingtaine à avoir pris une adhésion à l’association, elles ne sont qu’une dizaine de plus un an après.
Loin de l’objectif de dix épiceries en Haute-Marne
Assez pour survivre, mais clairement pas suffisant pour se développer, ni diversifier le champ d’actions et rayonner plus loin. « Ce projet doit être partagé. Sa philosophie aussi. Nous n’avons ni vocation à remplacer les commerces, ni comme souhait de devenir une épicerie pour personnes âgées », poursuit Emmanuelle Gey. Pour l’équipe, l’idée est en effet de proposer des produits en circuits courts, à portée de main, mais aussi et surtout de créer du lien social et de la vie dans le village en mettant en place des ateliers et des animations.
L’épicerie aimerait participer en fin d’année au marché de Noël local et dynamiser sa page Facebook. A ce jour, elle reste l’unique épicerie participative du département. La campagne nationale Bouge ton Coq avait pourtant établi un objectif de dix villages à conquérir en Haute-Marne. La France compte 200 épiceries de ce type en tout. Sur un modèle d’économie circulaire qui peine visiblement à convaincre.
Delphine Catalifaud
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