L’improbable dialogue – L’édito de Patrice Chabanet
Au jeu des pronostics, minces sont les chances de succès de la réunion organisée ce mercredi par Emmanuel Macron avec les forces politiques du Parlement. Le chef de l’Etat n’a pas fait mystère de ses intentions : « une initiative politique d’ampleur ». Mais les oppositions n’entendent pas lui faciliter la tâche. Elles ont pris conscience que le chef de l’Etat est fragilisé par une majorité législative relative. La Nupes s’en tient à une opposition systématique. Elle a déjà prévenu qu’elle viendrait au rendez-vous, mais qu’elle ne participerait pas au dîner.
Personne ne se fait d’illusions sur les résultats de ce qui ressemble à un vaste “brainstorming” sur l’art de gouverner en période de crise. On parle déjà de référendums qui ne porteraient pas obligatoirement sur les sujets qui fâchent, comme l’immigration. Au-delà, le gouvernement doit compter sur un autre débat qui, lui, se déroulera à l’Assemblée nationale. La gauche et une partie de la droite plaident elles aussi pour des mesures « d’ampleur » sur un terrain bien concret : le pouvoir d’achat. En l’espace de quelques mois, les Français ont observé un écart grandissant entre l’inflation et leurs salaires. Avec un vocabulaire propre aux experts, ils entendent parler de « la baisse de la hausse des prix ». Ce n’est pas faux, mais derrière les mots la réalité est plus crue : les prix continuent à augmenter.
Bref, rien de vraiment nouveau sous le ciel de la politique française. L’art du compromis n’est pas dans ses gènes. Seules possibilités : des majorités d’idées sur des thèmes ponctuels. Ou comment avancer à cloche-pied.