Orage : à Arc-en-Barrois, une cagnotte pour aider de jeunes maraîchers qui ont tout perdu
Benjamin Febvre et Mathilde Kims s’étaient lancés début 2021 dans l’activité maraîchère. En dix minutes, l’orage a réduit à néant leur travail. Sous le choc, les deux jeunes Haut-Marnais sont bien décidés à relancer l’activité.
Quand Benjamin Febvre et Mathilde Kims, gérants de la Cagette haut-marnaise à Arc-en-Barrois, ont été prévenus par un habitant d’Arc, ils sont d’abord restés incrédules. Car à Orges où le couple réside, l’orage n’a pas sévi. Mais ce que les deux jeunes maraîchers devaient constater en arrivant sur les lieux, c’est la destruction de leur outil de travail, cette belle aventure « à deux » dans laquelle ils se sont lancés début 2021, lui le magasinier, elle l’assistante comptable : la couverture des 13 000 mètres carrés de leurs serres pulvérisée, leurs concombres cisaillés…
L’orage n’avait duré « que » dix minutes. Mais ces dix minutes auront suffi à réduire à néant plus de deux années de travail de ce couple qui avait déjà déploré la destruction d’« une centaine de carreaux » voici plusieurs semaines, lors d’un précédent orage. Mais sans commune mesure avec ce qui est tombé jeudi après-midi : des grêlons « plus gros que des balles de golf ».
Neuf salariés
« On était à la fin de saison, c’était la période la plus importante, explique Benjamin Febvre. On avait déjà fait une cueillette mercredi, on devait en faire une nouvelle ce vendredi… Aujourd’hui, nous n’avons plus rien. »
Abasourdis par le désastre, Benjamin et Mathilde, qui emploient neuf personnes dont une à temps plein, sont contraints à l’inaction. Impossible de progresser plus en avant dans les serres, tant les morceaux de verre – épaisseur 4 mm – menaçant de tomber sont nombreux.
Soutien
Oui, leur désir est de relancer l’activité de La Cagette haut-marnaise, dont les concombres, tomates, etc., sont vendus directement ou dans les magasins de producteurs. Mais « il faut attendre les assurances avant de pouvoir nettoyer, et que je trouve du travail pour ne pas rester sans rien faire », explique Benjamin Febvre, qui a rencontré jeudi soir un représentant de la préfecture, et qui, après le désastre, a pu compter sur l’aide des anciens maraîchers et de sa famille. « On travaillait 365 jours sur 365, de 80 à 120 heures par semaine, ajoute ce maraîcher de 24 ans. Cette activité, c’était notre projet à deux, c’est l’histoire d’une vie. »
Les serres voisines exploitées par sa sœur ont été également ravagées par les grêlons. C’est pour ses enfants frappés par un tel coup du sort qu’Isabelle Febvre, leur maman, a souhaité lancer une cagnotte de soutien.
Lionel Fontaine