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Jeanne Duchêne a connu des hauts et des bas cette saison,comme lors des derniers championnats de France de l’Avenir, victime d’une “fringale” en fin de course. (Photo : DR)

Jeanne Duchêne : Le cyclisme chevillé au corps

Jeanne Duchêne a connu des hauts et des bas cette saison,comme lors des derniers championnats de France de l’Avenir, victime d’une “fringale” en fin de course. (Photo : DR)

Avec Marianne Buchert, la Haut-Marnaise Jeanne Duchêne, qui a disputé au début du mois d’août les championnats de France de l’Avenir chez les cadettes, incarne la relève du cyclisme féminin dans le département.

Avec un papa (Jacques) qui officiait 30 ans comme kinésithérapeute sur le Tour de France avec Jean-René Bernaudeau, Jeanne Duchêne est tombée très vite dans la marmite de la “Petite Reine”. « J’ai toujours baigné là-dedans. Mon père m’a emmené plusieurs fois sur le Tour de France. J’ai même passé une semaine avec les coureurs. Je dormais à leur hôtel. C’était trop bien. J’ai adoré », confie la jeune licenciée de l’Etoile cycliste baralbine, qui a commencé à pédaler dès son plus jeune âge, à six ans.

Des souvenirs à jamais gravé dans sa mémoire et c’est tout naturellement que Jeanne a enfourché très vite un vélo. Cadette 2e année, la sociétaire de l’Etoile cycliste baralbine a réalisé une bonne saison sur route, avec en point d’orgue sa participation aux championnats de l’Avenir. « J’ai été bien classée par moment. La fin de saison fut un peu compliquée », comme en témoigne sa 40e place sur le circuit breton de Plédran, dans la baie de Saint-Brieuc, une terre de cyclisme par excellence. « En faisant partie de la sélection du Grand Est, nous sommes parties dans les dernières et je n’ai pas réussi à remonter. En plus, j’ai été victime d’une “fringale” sur la fin », explique Jeanne Duchêne qui, avant cette compétition, s’était distinguée à plusieurs reprises au cours de la saison, avec notamment une 14e place à la coupe de France Grand Est du contre-la-montre, ainsi qu’une troisième place au classement général du Grand Est.

Sacrée championne de l’Aube, la fille de Jacques Duchêne a également remporté deux manches au trophée de l’Aisne. De quoi se forger déjà un joli palmarès qui ne s’est pas construit dans la facilité.

Si la saison dernière, Jeanne, qui va changer de catégorie en passant chez les juniores, a fait les beaux jours de l’Etoile cycliste baralbine, elle devrait muter cette saison au club troyen de l’UVCA Troyes, afin de franchir un nouveau cap, comme l’explique la jeune Haut-Marnaise. « L’UVCA Troyes est le plus grand club féminin de l’Aube et même du Grand Est. Beaucoup de filles de la sélection Grand Est, qui ont pris part aux championnats de France de l’Avenir, étaient licenciées dans ce club. En Haute-Marne, il n’y a pas grand-chose pour le cyclisme féminin. La catégorie juniores est plus dure et du coup, il me faut un entraîneur. Pour la préparation des entraînements, il fallait que je sois dans un plus gros club ».

« Un gros niveau dans le cyclisme féminin »

Car si l’occasion se présente, Jeanne rêve de devenir cycliste professionnel. « Je sais que cela va être très difficile et c’est pour cela que je ne néglige pas les études. Comme mon papa, j’aimerais bien être kinésithérapeute dans le sport. Il y a maintenant un gros niveau dans le cyclisme féminin qui est bien présent médiatiquement ».

C’est sous l’œil attentif de son papa que Jeanne Duchêne poursuit sa progression. « Je suis plus stressée de voir ma fille courir que lorsque j’étais sur le Tour de France. J’ai surtout peur des chutes. Dans les catégories cadettes et juniors, le niveau est très haut. Ça roule très vite aussi bien chez les filles que chez les garçons. Ces générations n’ont pas le temps d’acquérir une certaine maturité. Il faut savoir que les meilleures cadettes font quatorze heures de vélo par semaine. Du coup, j’essaie de la protéger par rapport à cela. On aurait bien voulu rester dans un club haut-marnais, mais ce n’est pas possible. En plus, il n’y a pas d’épreuve dans le département pour les filles. Pour progresser, Jeanne était obligée de quitter l’Etoile cycliste baralbine. C’est vraiment dommage », confie l’ancien kiné de Thomas Voeckler, qui pointe du doigt le coût élevé de la discipline. « Dans l’année, on fait 30 000 kilomètres pour aller sur les courses. Cela demande un investissement de 4 500 à 5 000 euros. »

Alors que le sport féminin et notamment le cyclisme est en plein essor, Jeanne Duchêne sait que la route qui mène au professionnalisme est parsemée d’embûches. Son nouveau club de l’UVCA Troyes doit l’amener à franchir un nouveau palier.

Romain Randoing

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