Le dimanche en été, c’est orgues !

Elle existe depuis 1951. L’association des Amis des Orgues de Langres, présidée aujourd’hui par l’organiste Régis Foucard, perpétue la tradition des concerts d’été. Et, à la (bonne) surprise des membres, le nombre d’auditeurs ne cesse d’augmenter. Explications.

« Je ne m’attendais pas à voir autant de monde ! » arguait le président Régis Foucard lors de son concert de l’an dernier, en fermeture de l’Estival. Dimanche 13 août, on eut l’impression d’avoir reculé le temps lorsque l’on l’entendait parler à la fin du concert, tant lui et les membres étaient heureux de la saison qu’ils ont faite. En un an, beaucoup de choses ont changé pour cette association qui, il y a quelques années encore, ne voyait qu’une centaine d’auditeurs par dimanche : « Cette année, la grande nouveauté était l’écran géant, permettant à l’auditeur de devenir également spectateur en voyant comment se déroule un concert depuis la tribune de l’orgue ».

En effet, en dépit de débuts assez compliqués en raison de problèmes techniques, l’association a vite su se rattraper et trois concerts sur cinq ont donc pu être projetés sur grand écran. Une technique qui avait été déjà brièvement testée lors du grand concert avec les élèves de la faculté de musicologie de Nancy, ayant eu lieu le 15 avril dernier. « Celle-ci sera reconduite dans les années à venir ! », précise Régis Foucard.

Une riche programmation

Concernant la programmation : « Nous essayons de répartir correctement les musiciens sur les dates estivales. Notre association tient à laisser la possibilité aux organistes locaux comme aux organistes d’ailleurs de venir jouer sur l’orgue de la cathédrale. » Cela s’est vérifié cette année : Gilles de l’Assomption, cotitulaire de l’orgue, jouait le 6 août, ou bien Thierry Colas le 23 juillet. Les autres jours, l’on a pu écouter Eunhye Lee, jeune Coréenne déjà reconnue dans les grandes tribunes parisiennes, Jean-Pierre Poussot, organiste à Saint-Jean-de-Losne en Côte d’Or et même Jean-Claude Raupp, organiste dijonnais qui jouait dimanche 13 août avec Eveline Peudon au violoncelle.

« Et pour les années à venir, ce ne sont pas les demandes qui manquent : régulièrement, des musiciens nous proposent de venir jouer à la cathédrale ! » sourit le président. Et pour les aficionados de l’orgue à qui cela va manquer d’ici l’année prochaine ? « Le festival Lumières en Musique va débuter d’ici quelques jours. L’orgue sera mobilisé et on pourra donc l’écouter encore un peu… » ajoute Régis Foucard. Et visiblement, le public souhaite écouter l’orgue puisque cette saison a accueilli au total plus de 1 200 personnes sur l’ensemble des cinq concerts. « On a de quoi être fier, ça prouve qu’on ne fait pas tout ça pour rien ! ».

Un peu plus loin, on entend un habitué arguer : « Il y a un certain nombre d’années, aux concerts d’été, il n’y avait qu’une cinquantaine de personnes, au mieux une centaine. Maintenant, voir la cathédrale si remplie chaque dimanche, ça fait plaisir ! ». L’une des explications à ce phénomène réside sans doute dans le développement de la présence numérique des Amis des orgues : « Aujourd’hui les gens fonctionnent beaucoup par Internet, leur rappeler virtuellement que tel ou tel évènement a lieu à telle date, ça leur permet de ne pas oublier déjà et de pouvoir se renseigner en un instant afin de potentiellement venir ensuite », commente Jacques David, vice-président des Amis de la cathédrale.

D’ambitieux projets pour les Amis des orgues

Et concernant les projets pour l’avenir ? « On espère que d’ici quelques années, notre orgue pourra bénéficier d’un relevage (Ndlr : restauration) complet. Il en a grandement besoin, cela nous simplifiera la tâche car l’on va en profiter pour installer un système de fonctionnement plus moderne, qui va faire gagner beaucoup de temps aux organistes ». Un relevage complet sera donc synonyme d’inutilisation du grand orgue pendant une bonne année au moins.

Mais, dans la tête de Régis Foucard et des autres membres, les idées commencent déjà à germer : « On pourra éventuellement donner des concerts avec l’orgue de chœur, auquel on associera d’autres instruments… Ce qui est important, c’est de maintenir ce lien que l’on tisse avec le public qui vient de plus en plus nombreux nous écouter », conclut-il gaiement.

Roman Kennel