Le canal, c’est toute une histoire
En France, la construction des canaux a commencé dès le XVIIe siècle mais elle s’est généralisée plus tard pour répondre aux besoins de l’industrie. En Haute-Marne, une première tranche est construite en 1870 entre Saint-Dizier et Donjeux. Puis viendra la longue partie rejoignant la Saône ouverte en 1907.
En 2007, il soufflait ses 100 bougies. On avait célébré un peu partout en Haute-Marne le centenaire du canal entre Champagne et Bourgogne. Certains disent encore, en parlant de cette artère fluviale, le canal de la Marne à la Saône. Dans cette appellation, on devine facilement sa fonction. Relier la Marne à la Saône. On ne parlait à la fin du XIXe siècle ni de tourisme, ni de plaisance mais de développement industriel. Ici, en Haute-Marne, les maîtres de forges soutiennent bien sûr l’idée de pouvoir faire transporter leurs productions via ces voies d’eau. Un premier tronçon permettant de relier Saint-Dizier à Donjeux est construite en 1870. Et c’est en 1907 qu’est ouverte la totalité du canal de la Marne à la Saône, un chantier colossal s’achève, les quatre réservoirs de la Région langroises sont construits et ont vocation à alimenter le canal. Il est l’épine dorsale de la Haute-Marne qu’il traverse du nord au sud. Mais il s’étend davantage.
Il est long de 224 kilomètres
Le canal entre Champagne et Bourgogne est long de 224 kilomètres au départ de Vitry-le-François (Marne) et se termine à Maxilly-sur-Saône (Côte d’or). Il comporte 114 écluses (71 sur le versant Marne et 43 sur le versant Saône) et deux souterrains, le tunnel de Condes, long de 275 mètres et le tunnel sur le bief de partage entre Balesmes-sur-Marne et Noidant-Chatenoy, long de 4,820 km.
Bateaux tractés par des chevaux
Peut-on imaginer qu’à l’origine les bateaux étaient tractés (ou halés, d’où l’origine des chemins de halage)) par des chevaux ? Avant d’être remplacés par des tracteurs, en attendant l’avènement des péniches à moteur.
De guerre lasse, les hauts-fourneaux se sont éteints les uns derrière les autres dans la vallée de la Marne mais le canal n’a pas renoncé à sa vocation économique. Dans les années 60, on comptait encore une dizaine de bateaux de fret l’empruntant chaque jour. Un trafic qui s’est tari de décennies en décennies. Aujourd’hui, même si le fret commercial est toujours le bienvenu, le canal se cherche un destin plus touristique et de loisirs.
La navigation de plaisance est bel et bien présente, les chemins de halage sont entretenus et refaits petit à petit afin d’offrir une voie verte qui attire d’ores et déjà aujourd’hui marcheurs et cyclotouristes. En tout cas, le Département veut faire de ce canal le nouvel atout phare de la Haute-Marne. Des aménagements sont prévus.
C. C.
Pourquoi parle-t-on d’un canal de type Freycinet ?
Freycinet est en fait un nom. Celui de Charles de Freycinet (1828-1923). Polytechnicien, élève des Mines, il mène une carrière industrielle mais aussi et surtout politique. En 1879, il édicte une loi qui va régir la dimension des écluses de certains canaux. C’est pour cela que l’on parle de canal de type Freycinet. C’est une question de dimensions. Et par extension, on parle aussi de gabarit Freycinet au sujet des bateaux et péniches. Ils ne doivent pas dépasser 38,5 m sur 5,05 m.
Cette année, une fermeture précoce
En 2022, Voies navigables de France avaient fermé le canal à la navigation le 28 juillet. Cette année, la fermeture à la navigation est intervenue le 12 juillet, et certainement pour plus de quatre mois. Une période de chômage du canal, pour des travaux d’entretien, est en effet programmée fin août jusqu’au 15 octobre.