La guêpe des sables, une créature fragile ?

Et pourtant cette guêpe à la taille de… guêpe est capable d’actes terribles : elle paralyse et enlève des chenilles géantes qu’elle amène à son nid pour nourrir ses futures larves. C’était la première fois que ce genre d’insecte était venu se reproduire dans les environs de l’église d’Autigny-le-Grand, et sa beauté en couleurs avait de quoi intéresser le jardinier du lieu.

Cette guêpe particulièrement fine, vole de mai à octobre. Son corps élancé et son abdomen coloré permettent de facilement la reconnaître : c’est une grande guêpe fouisseuse de 1,5 à 2,5 cm de long, dont l’abdomen est suspendu par une longue “tige” au thorax. Principalement noire, la partie avant de l’abdomen est rouge.

Comme il sied à un vrai fouisseur, l’ammophile aime le sable (d’où son nom). À part ça, elle n’est pas très difficile et est fort répandue dans notre pays. Vous en repérerez facilement dans les Landes, les sentiers sablonneux, les crêtes de dunes et même dans les bacs à sable des enfants… Par contre en Haute-Marne, où les plages sont rares, elle s’enfouit dans les bacs de plantes à terre souple ou proche par leur consistance, le terreau des cactus par exemple, des sables dont elle raffole. Si l’ammophile aime le sable, elle adore aussi les grosses chenilles qu’elle offre en repas à ses petits. Bien souvent, ces chenilles sont beaucoup plus grosses et plus lourdes que la guêpe elle-même. La guêpe fouisseuse paralyse la chenille en la piquant directement au cœur de son système nerveux et en lui injectant du poison. Les proies peuvent ensuite être “facilement” transportées.

L’ammophile et l’amour

Lorsque la femelle est fécondée, elle creuse un nid dans le sable (d’où le terme de “fouisseuse”). Il se compose d’un couloir escarpé (jusqu’à 20 cm de long) qui se termine par une chambre de nidification. Elle ferme l’entrée avec un caillou et part ensuite à la recherche d’une chenille qu’elle apporte au nid. Le nid est toujours d’abord ouvert et inspecté avant que la guêpe n’y glisse la chenille.

Ce n’est que lorsque la nourriture de la future larve a été livrée que la mère ammophile pond directement sur la chenille. Le couloir du nid est maintenant comblé de sable, l’accès en est clos et du sable vient en camoufler l’entrée. Les œufs et les larves ne peuvent donc être trouvés par les prédateurs. De plus, les ammophiles empêchent ainsi leurs congénères ammophiles de venir leur chiper leur chenille.