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Le sang coule au nom de l’argent à Braux-le-Châtel

Entre les frères Henri et Louis, tous deux exploitants agricoles à Braux-le-Châtel, rien ne va plus depuis quand, l’opinion publique l’ignore. Elle opte pour une histoire de dette : Louis tarderait à s’acquitter de la sienne vis-à-vis de son aîné. Le 20 novembre 1920, Henri, 52 ans, décide que ça ne peut plus durer.

Tout à coup, Louis se retrouve face à son aîné de 10 ans, Henri. Ce 20 novembre 1920, Louis rentre à sa ferme, il a labouré toute la sainte journée. Les deux frères sont le long de la ligne de chemin de fer Paris-Belfort. Henri est armé d’un fusil de chasse, et il le pointe vers Louis, en exigeant qu’il lui rembourse 50 francs. C’est non, lui réplique Louis, et pas question d’y revenir. Il mésestime la détermination de son frère à le faire céder : Henri tire à deux reprises, à deux mètres. Louis s’effondre, touché aux jambes. Henri se sauve.

En rampant, le blessé réussit à gagner le passage à niveau. Le garde-barrière le ramène chez lui, où le médecin soigne le blessé. Les gendarmes entendent Louis. Et filent chez Henri, qui nie farouchement avoir agressé son cadet, d’ailleurs, il a un alibi qui semble le mettre hors de cause. Toutefois, les militaires remarquent que son fusil de chasse vient d’être nettoyé, une boîte de graisse est encore sur la table de la cuisine. Henri ressort de sa maison menottes aux poignets, et, après que le juge a délivré un mandat de dépôt, il est incarcéré à la prison du Val-Barizien.

Tournure tragique

Contre toute attente, l’affaire prend une tournure tragique à l’hôpital de Chaumont. Alors que l’état de Louis n’inspirait pas d’inquiétude aux médecins, le 23 novembre, celui-ci se dégrade soudainement. Une septicémie emporte Louis à la vitesse de l’éclair.

Dans le même temps, les gendarmes ont pointé qu’il y avait un « trou » d’une demi-heure dans le récit que Henri a fait de sa journée du 20 novembre. Aussi, quand un armurier chaumontais rend un rapport d’expertise qui établit que son fusil de chasse avait tiré fraîchement, Henri est renvoyé devant les Assises. Son procès se tient le 17 mars 1921.

L’hypothèse d’un différent farouche autour de la dette a peine à tenir, il apparaît plutôt qu’un testament qui aurait pu faire échapper les biens de la victime à la famille ait été le véritable moteur de l’agression.

Jugé coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, le prévenu est condamné à huit ans de réclusion criminelle.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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