Saut-de-mouton : un viaduc plutôt que des remblais

L’idée de la construction du saut-de-mouton (pour éviter les croisements de voies ferrées) remonte au début des années 30. Un projet datant du 17 août 1931 avait été préparé très rapidement à la demande urgente de l’autorité militaire, mais sans venir sur place. Cependant, des visites à l’endroit du futur chantier ont révélé des difficultés pour trouver des terrains afin d’y extraire les matériaux destinés aux remblais. Pour limiter les coûts de transport, ils devaient se situer à proximité des futurs travaux. De plus, des sondages réalisés ont montré que la roche se trouvait à un ou deux mètres de profondeur, ce qui permettait la réalisation d’un viaduc sur de bonnes fondations proches de la surface. La Compagnie de chemin de fer de l’Est a modifié son projet en janvier 1932 avec le remplacement des remblais prévus par un viaduc sans trop changer le budget prévu initialement.

Le ministre des Travaux publics a approuvé le projet ainsi modifié par décision ministérielle du 17 mars 1933. Pour que le viaduc ne coûte pas trop cher, ses dimensions ont été calculées pour limiter au maximum les travaux de maçonnerie. La largeur de la partie supérieure fut ainsi réduite à la taille d’une traverse, soit 2,60 m. Le profil choisit pour cet ouvrage d’art fut une cuvette en béton armé assurant sa rigidité transversale par des consoles reliées entre elles par deux chaînages en béton armé et noyées dans la maçonnerie. Dans un même souci d’économie, du béton et des briques de laitier ont été utilisés pour la fabrication des piles du viaduc.