Au château de Joinville, n’oubliez pas le jardin
Distinction. Le Pavillon appelé “château” est classé monument historique. On y donne des spectacles, des concerts. Le “Grand-Jardin” qui l’entoure aussi, d’ailleurs labellisé jardin remarquable, notamment pour sa collection de buis.
Les Haut-Marnais connaissent-ils leurs biens ? Savent-ils tous – notamment dans le sud du département – qu’ils sont propriétaires depuis 1978, à Joinville, du Château du Grand-Jardin. Et dans l’expression “Château du Grand-Jardin” on repère bien deux termes distincts : “château” ET “jardin”.
Il n’y a donc pas que le château. Pourtant, c’est avec lui que tout commence dans l’Histoire. En 1533, le duc de Guise, Claude de Lorraine, se fait construire un pavillon de plaisance, en complément du château fort, situé plus haut, et qui ne survivra pas à la Révolution.
Les Guise utilisent le “Château d’en-bas” pour y donner des réceptions. Il se pourrait que le roi de France ait participé à l’inauguration, en 1546.
Quand s’éteint la branche aînée des Guise, la propriété revient aux ducs d’Orléans. Ils la conserveront jusqu’à la Révolution.
Le majestueux pavillon destiné aux fêtes devient une habitation bourgeoise. Les jardins d’agrément sont transformés au profit des cultures vivrières. Une route les traverse et condamne même une grande partie de leur surface.
Un maître de forges presque voisin, Pierre-Hyacinthe-Félix Salin, l’achète en 1856. Il y fait de considérables travaux : les grandes lucarnes, l’escalier principal pour la demeure qui revit. Dans les jardins, il crée une rivière artificielle et un petit étang. Un demi-siècle plus tard, la famille Salin confie à un paysagiste de soin de réaménager le fameux jardin avec des arbres venus du bout du monde.
La verdure est tellement présente tout autour de la noble demeure qu’elle la dissimule aux regards extérieurs.
La propriété va subir les affres des deux guerres mondiales. Son avenir est indécis. Le Département s’empare du dossier et achète tout le domaine il y a 45 ans, à quelques jours près. La préfecture reconnaît cette démarche comme d’utilité publique. C’est donc le Département de la Haute-Marne – un peu nous en quelque sorte… – qui assure la seconde renaissance du site.
On aurait bien tort de ne songer qu’au “château” même si on ne voit quasiment que lui depuis la route principale qui traverse Joinville. De l’autre côté, le grand jardin, ou plutôt les jardins valent assurément le détour. Un tiers de la surface est consacré à un jardin Renaissance de facture classique. Le reste est consacré à un parc romantique qui a notre préférence. Chut !
Depuis quatre ans, la Communauté de communes du Bassin de Joinville a pris en charge l’accueil des visiteurs. Vous bientôt ?