Les maraîchers ont trouvé leur logisticien
Le Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays de Langres déroule son programme alimentaire. Un des axes est de proposer une solution de logistique pour les maraîchers afin de transporter leurs productions vers leurs clients. O’Local apporte une réponse.
Un maraîcher qui passe plus de temps à transporter sa production vers ses clients que d’être dans ses serres perd de l’argent. C’est une évidence mais c’est la réalité pour beaucoup d’entre eux. Et c’est d’ailleurs le constat qu’avait fait le Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays de Langres (PETR) dans ses travaux dans le cadre du Programme alimentaire territorial (PAT).
Le maraîchage se développe. Il s’organise même avec la création d’un collectif de maraîchers bio, le Plato’Bio. Des maraîchers qui trouvent des débouchés grâce à Agrilocal 52.
En revanche la question de la logistique n’avait jamais été résolue. «Un sujet récurrent revenait, c’est la logistique. On n’est pas capable d’acheminer nos produits», commente Patricia Andriot, responsable du PAT.
Le PETR a donc lancé un appel d’offres pour «un service expérimental sur une année avec un cahier des charges. La Régie rurale a répondu sur les produits secs et le maraîchage», explique Aline Paindavoine, directrice de la Régie rurale de Vaillant.
Le PETR a obtenu 720 000 € du plan de Relance pour son Programme alimentaire territorial qui doit lui permettre de financer plusieurs actions, dont celui sur la logistique. Le PETR prend en charge ce service pendant cette année d’expérimentation. En revanche, les “clients” devront payer 20 centimes par kilo transporté. Le PETR n’a pas souhaité la gratuité même dans sa période expérimentale.
Une expérience reconnue par les maraîchers
«Notre objectif est d’avoir plus de consommation de produits locaux sur le territoire, d’aller vers l’autonomie alimentaire. On avait fixé trois objectifs. Celui de consolider l’offre de production avec la Chambre d’agriculture. Mais aussi d’organiser la logistique en rapprochant les producteurs des centres de consommation, d’où le projet d’aujourd’hui», rappelle Patricia Andriot. Le troisième est d’accéder à l’autonomie alimentaire.
La Régie rurale a déjà une certaine expérience pour le transport de produits maraîchers. «La Régie a 20 ans d’expérience dans la distribution dans le département. Chaque semaine nous distribuons 300 paniers. On vient d’ailleurs de professionnaliser cette partie logistique», indique Rémi Blot, président de la Régie rurale. Celle-ci vient de faire l’acquisition d’une chambre froide, d’un hall de stockage.
Lors d’une présentation de ce nouveau service à la Régie rurale, vendredi 28 juillet, des producteurs et des maraîchers ont pu s’exprimer. «Je me suis limité à un rayon de 50 km. Mais lorsque je vais transporter 10 kg de farine à 50 km ce n’est plus rentable. Avec O’Local si cela peut permettre d’aller au-delà de ce périmètre, cela peut être rentable», a commenté, Dany Meuret un producteur d’huile, de farine et de pâtes de Poinson-lès-Fayl. Apiculteur bio, Michel Delanne constate qu’il fait «des livraisons de petites quantités dans les établissements scolaires. Je fais beaucoup de kilomètres pour peu de quantité». Et forcément la rentabilité économique n’est pas toujours au rendez-vous.
Ph. L.