Aide à domicile : « Ça va être catastrophique », alerte une Haut-Marnaise
Habitante de Rimaucourt, Christine Devester est personnellement concernée par la situation difficile vécue par l’Association départementale d’aide à domicile pour les personnes âgées et handicapées (Adapah 52), placée en redressement judiciaire le 1er juin 2023.
Sa maman âgée de 84 ans bénéficiait en effet, jusqu’à présent, des services de l’association. Mais le 2 juillet, un courrier l’a informée qu’à compter du 1er août 2023, l’Adapah « ne pourra plus intervenir » à son domicile. La raison invoquée : « On m’a précisé qu’il n’y avait plus aucune salariée susceptible d’intervenir sur notre commune », explique Christine Devester, qui s’étonne toutefois que d’autres bénéficiaires des environs n’ont pas été concernés par ce type de courrier.
Dans le privé dans les Ardennes
Pour s’occuper au quotidien de sa maman, la Rimaucourtoise a donc été invitée à se rapprocher soit de l’Association d’aide à domicile en milieu rural (ADMR)… soit à envisager un placement en Ehpad.
Christine Devester n’a pas eu à se plaindre de la réactivité du Conseil départemental et de l’ADMR, qui devrait lui venir en aide. Mais d’une façon générale, ce que regrette cette retraitée, c’est le sombre avenir qui se profile pour le secteur de l’aide à domicile.
Elle sait que dans les Ardennes, l’Adapah locale a également été placée en redressement judiciaire, fin 2022, et que voici quelques jours, celle-ci a été reprise par une structure « privée ». Représentante CFDT de l’Adapah 52, Agnès Mathoux nous l’avait précisé lundi 24 juillet : c’est tout le secteur de l’aide à domicile, confronté notamment à une augmentation des charges, qui souffre.
Cohérence ?
« Ça va être catastrophique, alerte Christine Devester. D’un côté, on annonce vouloir maintenir les personnes âgées à domicile. Et de l’autre, on nous parle d’Ehpad. Où est la cohérence, d’autant plus quand on voit les prix pratiqués dans ces établissements, et que nous sommes beaucoup à avoir des petites retraites ? Je suis peinée, profondément attristée par cette situation, pour ma maman, pour toutes ces personnes. »
Pour cette fille de personne dépendante, qui « en veut à notre Président mais aussi à ses prédécesseurs », il faut impérativement une prise en compte nationale de cette problématique qui va concerner de plus en plus de monde, vieillissement de la population oblige. « C’est un cri de détresse que je lance », conclut Christine Destever.
L. F.