Les bois morts, c’est la vie

La Forêt irrégulière école d’Auberive a proposé une visite en forêt d’Aujeurres sur le thème de l’intérêt des bois morts en forêt, lundi 24 juillet. On y a appris que 10 000 espèces d’insectes xylophages et cavicoles dépendent de ce bois mort en forêt.

Alors certes un enchevêtrement de branchages morts peut être comparé à un mauvais entretien de la forêt. Mais la réalité est tout autre. Et c’est le message qu’a voulu faire passer la Forêt irrégulière école d’Auberive au travers de sa stagiaire Manon Guillemin.

Lundi 24 juillet, une cinquantaine de personnes ont assisté en forêt d’Aujeurres à ce cours magistral interactif. A l’heure où les sécheresses à répétition fragilisent les forêts, la question du bois mort s’impose. Ainsi, le hêtre, l’essence la plus répandue dans les forêts du Sud Haute-Marne voyait 9% de sa population dépérir à cause de la sécheresse en 2018. Ce taux est passé à 43 % en 2021 ! «Si les arbres sont aussi fragilisés, c’est qu’ils sont sensibles au changement climatique», devait fait remarquer Aurélie Wahl de la Forêt irrégulière école d’Auberive.

«Il y a vraiment une utilité de laisser le bois mort en forêt», a rappelé Manon Guillemin.C’est ce que les forestiers s’emploient à faire en laissant les rémanents au sol. Et ce n’est pas parce qu’ils sont peu scrupuleux. Lors des trois grandes étapes de la décomposition du bois, toute une vie s’organise qui colonie le bois mort.

Les bois morts source de vie

Le Pic noir «est une espèce importante dans la décomposition du bois, tout comme les grands capricornes», indique la stagiaire.Les espèces xylophages s’en régalent. «Plus de 10 000 espèces d’insectes xylophages et cavicole vivent grâce au bois mort. C’est très important pour la biodiversité. On estime qu’un quart des insectes a besoin de bois mort», commente Manon Guillemin.

Ce sont aussi 5 000 espèces de champignons et plus de 2 000 coléoptères qui vivent du bois mort. Et ce dernier a également un intérêt pour conserver l’humidité des sols, ce qui en période de sécheresse est important. Et surtout, le bois mort va enrichir l’humus du sol.

L’intérêt est donc sans ambiguïté, même effectivement, l’œil peut être heurté par ce qui peut paraître comme une forêt en désordre.

Ph. L