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Travailleuses missionnaires de Bayard : la foi et l’engagement

Des colis de nourriture étaient distribués

Religion. Les quatre Travailleuses missionnaires de l’Immaculée (TMI) de Bayard-sur-Marne ont vécu mille vies en une. Elles consacrent leur existence vouée aux autres, des bas-fonds de Pigalle aux bidonvilles du tiers-monde, sur tous les continents, à travers leur foi inébranlable.

La communauté des Travailleuses missionnaires de l’immaculée (TMI) a été créée par un prêtre français, l’abbé Roussel-Galle. Les religieuses qui la composent consacrent toute leur vie au Seigneur et vivent les conseils évangéliques de pauvreté, chasteté, obéissance. Leur mission est de pénétrer tous les milieux par le travail pour venir en aide aux plus pauvres, de vie et d’esprit. Après une formation à Rome, et à Saint-Denis en Région parisienne, elles se sont dispersées dans le monde. Une antenne des Travailleuses missionnaires est établie à Bayard-sur-Marne depuis 1954, en lien avec le sanctuaire marial de Banneux en Belgique.

Si elles semblent aujourd’hui bien ancrées dans ce coin de Haute-Marne, elles se sentent prêtes à reprendre le bâton de pèlerin car, disent-elles, « comme Jeanne d’Arc, on nous appelle, on part ».

Du Pacifique à Bayard

Sylviane : « Je suis née en 1969 à Wallis-et-Futuna, territoire français en plein Pacifique. J’ai voulu vivre comme les TM rencontrées sur l’île et j’ai rejoint la communauté en Nouvelle-Calédonie. Arrivée en métropole en 1989, à Toulon, ma première mission m’a plongée dans les bas-fonds de la ville où sévit la prostitution. C’était très difficile. A Wallis, tout le monde fréquente l’église et là, seules des personnes âgées assistaient aux offices. Je me suis remémoré une phrase de Saint Paul “Où le péché abonde, la grâce surabonde”. Il me fallait relever le défi et je me sentais à ma place. Ensuite, je suis restée deux ans au Burkina Faso, à Bobo-Dioulasso où j’ai été confrontée à un nouveau monde, à une nouvelle culture. Ensuite, retour en Europe, en Italie pour quatre ans, j’étais affectée à un institut qui accueillait des groupes de pèlerins. Après de nouveaux séjours en Nouvelle-Calédonie et à Wallis, je suis arrivée en Haute-Marne il y a six ans. J’ignore s’il me faudra repartir mais, quelle que soit la mission, je l’accepterai car notre devise est “Confiance et abandon”. »

De Vendée à Buenos Aires

Roselyne : « Je suis née en 1940 à Fontenay-le-Comte (Vendée). Ecolière dans un établissement catholique, je me suis imprégnée de la doctrine de Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus. A 18 ans, j’ai connu l’existence des TM à travers une revue et je suis allée à Saint-Denis rencontrer le père fondateur. J’ai travaillé dans une usine de métallurgie. A 23 ans, venant de la campagne, j’ignorais tout du monde ouvrier, j’en ai assimilé le jargon, absorbé le bruit, les cadences. En 1971, je suis partie en Argentine, à Lujan, à 70 km de Buenos Aires. Vivant près d’un bario (bidonville), je visitais les familles. J’ai appris l’espagnol sur le tas et partagé les souffrances, la profonde détresse. On aidait des centaines de personnes avec des colis de nourriture. J’essayais d’apporter l’espérance dans l’amour du Christ. Je suis à Bayard depuis huit ans, heureuse de vivre tout près du sanctuaire de la Vierge des Pauvres car j’ai constaté que les gens se confient volontiers à elle, seuls devant elle. »

A Pigalle, au Burkina et aux Philippines

Sœur Marie-Thérèse : « Je suis née en 1938 à Saint-Mars-la-Jaille, en Loire-Atlantique. Le témoignage d’une travailleuse missionnaire basée à Pigalle, dans le livre “Religieuses de choc” m’a touchée et j’ai voulu rejoindre la communauté. A Saint-Denis, j’ai rencontré des travailleuses missionnaires qui étaient serveuses au Moulin Rouge. Je venais de la campagne, j’étais la seule fille après quatre frères, donc un peu gâtée (rires) ! J’adorais monter sur le tracteur, m’occuper des animaux, traire les vaches mais, à Pigalle, ce n’était pas la même “faune” ! Difficile d’approcher les gens, je ne leur parlais pas de Dieu directement. Les filles étaient surprises : “Pourquoi tu n’as pas d’homme ? Si tu veux, on va t’en trouver un !” (…) En 1968, je suis partie au Burkina Faso, à Ouagadougou où je suis restée jusqu’en 1984. Ensuite, je suis allée aux Philippines. A Manille, la pauvreté était prégnante. La mission se situait près d’un pont du canal recevant les eaux usées de la ville et beaucoup de familles vivaient dessous, dans des cartons. Les mamans étaient malades, on nous demandait des médicaments qu’on payait souvent de nos propres deniers. A mon retour à Paris, j’ai travaillé dans un bar. C’était l’occasion de fréquenter les prostituées qu’on allait voir le soir à Pigalle. Il fallait prendre garde aux souteneurs, les filles elles-mêmes nous disaient de nous éloigner. »

De Pondichéry au Pérou via l’Afrique

Jeanne : « Je suis née en 1951 à Saïgon, au Vietnam, de parents indiens mais de nationalité française. A 12 ans, j’ai rencontré les TMI et le père Roussel-Galle en 1968, lorsque ma famille est venue à Paris. J’ai étudié la vie de Jeanne d’Arc dont j’admirais le courage. En 1976, je suis allée à Nouméa pour cinq ans, puis pendant neuf ans au Burkina Faso. Les gens étaient très gais avant la révolution communiste, on m’a alors appelée “camarade ma sœur” ! Puis je suis partie au Pérou, à Lima. Pas de pluie “qui lave”, la ville est crasseuse, les feuilles y sont noires. L’atmosphère est à 90 % d’humidité et je n’ai pas tenu. (…) A 54 ans, à Pondichéry (Inde), j’étais cuisinière à l’évêché. J’ai rencontré l’ONG Volontariat qui cherchait des missionnaires pour un village de pêcheurs. Il s’y vendait des enfants tant la misère était grande. C’était une ancienne léproserie dont les malades, guéris, travaillaient dans un atelier de tissage. J’ai géré la crèche qui s’est créée, avec 35 enfants de 1 an à 3 ans. Dès 1 an, on ne mettait plus de couches, trop chères, on lavait enfants et culottes. Les petits apprenaient vite la propreté ! On aidait financièrement les familles dans le besoin et des parrainages ont financé la scolarité. Aujourd’hui, il y a 145 enfants parrainés avec une centaine en crèche. Après 20 années en Inde, je suis en Haute-Marne depuis fin 2022. »

De notre correspondante Catherine Millot

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