Le temps file – L’édito de Christophe Bonnefoy
Après le 400 mètres quatre nages, voilà le 200 mètres papillon. Et hop, deuxième titre lors de cette édition 2023 des Mondiaux de natation. Léon Marchand est désormais quadruple champion du monde. Rien que ça, à tout juste 21 ans. Et à un an du début des Jeux olympiques en France.
On passera sur les qualificatifs élogieux qui accompagnent les courses – et les records – du jeune homme : stratosphérique, magique, incroyable. C’est le cas. On a affaire là à un phénomène du sport planétaire. De surcroît, français. On ne va pas gâcher notre plaisir.
D’autant plus qu’il sera à nouveau au rendez-vous, sauf pépin, dans 365 jours pour imprimer encore un peu plus sa marque.
Les JO, justement. Le décompte a commencé. Alors dans un élan de chauvinisme, ou pour le moins de positivisme qui ne ressemble pas toujours à l’état d’esprit français, accompagnons avec le sourire ce compte à rebours qui nous mènera à cette grande fête.
Gageons que l’événement fera marcher sur l’eau, sans mauvais jeu de mots ou presque, tous ces Français avides de médailles sur leur sol. Transcendés ? On l’espère.
Allez, on ne va tout de même pas oublier que la critique et le mauvais esprit font partie de nous. Qu’ils sont un peu dans nos gènes. Si les équipes de France auront à cœur de faire briller nos couleurs, qu’en sera-t-il de l’organisation ? Quid de ce rendez-vous que l’on nous annonce populaire mais qui tend parfois vers l’élitisme ? Qui aura les moyens de se faire plaisir en déboursant des centaines d’euros pour espérer voir évoluer les champions ? Populaire, vous avez dit, vraiment ?
Ne nous voilons pas la face. A toute fête construite à coups de milliards, ses revers. Et ses organisateurs attendus au tournant. En attendant, ayons la faiblesse ou la naïveté de penser que ces Jeux, en cette période souvent troublée – elle le sera encore sans doute en 2024 -, sauront nous porter nous emmener vers une époque où tout sera d’or.
c.bonnefoy@jhm.fr