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Histoire de la centrale de Clairvaux

Histoire de la centrale de Clairvaux : tentatives d’évasions et terribles drames (2/3)

Histoire de la centrale de Clairvaux

La centrale de Clairvaux est fermée depuis mai 2023. L’occasion de revenir sur des épisodes historique de ce site. Dans cet article : les drames qui s’y sont noués.

Les morts de Nicole Comte et Guy Girardot

Le 22 septembre 1971, une prise d’otages par deux détenus à la maison centrale de Clairvaux se solde par la mort d’un surveillant et d’une infirmière. Claude Buffet a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité le 15 octobre 1967 pour un meurtre. Incarcéré à la maison centrale de Clairvaux, il partage sa cellule avec un codétenu, Roger Bontems. Celui-ci a été condamné le 27 janvier 1965 à 20 ans de réclusion criminelle pour un vol qualifié et agression et a déjà tenté par trois fois de s’évader. Il propose alors à Buffet de s’évader à nouveau et tous deux passent à l’acte le 21 septembre 1971.

Ce jour-là, les deux détenus se plaignent de douleurs abdominales et sont accompagnés à l’infirmerie. Là, parvenant à se débarrasser des surveillants qui les escortaient, ils s’enferment dans l’infirmerie avec trois otages : Nicole Comte, une infirmière âgée de 35 ans et mère de deux enfants, Guy Girardot, un surveillant âgé de 25 ans, et un autre détenu qui sera finalement relâché.

Les deux hommes sont armés chacun d’un couteau avec lesquels ils menacent leurs otages. Dans la nuit du 22 septembre, le ministre de la Justice fait donner l’assaut par les forces de l’ordre. Buffet et Bontems sont maîtrisés. Mais leurs deux otages sont retrouvés morts, égorgés. Le procès se déroule à la cour d’assises de l’Aube du 26 au 29 juin 1979.

Bien qu’il soit démontré que seul Buffet ait été responsable des deux meurtres, Bontems est considéré comme complice et tous deux sont condamnés à la peine de mort. Alors que Buffet accepte ce verdict, Bontems, défendu par les avocats Robert Badinter et Philippe Lemaire, signe un pourvoi en cassation qui est rejeté. Ils sont tous deux exécutés dans la cour de la maison d’arrêt de la Santé le 28 novembre 1972. Cet épisode marque un tournant dans l’histoire puisque le procès suscite l’intérêt de l’opinion publique et engage le combat contre la peine de mort.

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La mort de Marc Dormont

Le 11 septembre 1992, une évasion collective a lieu à la maison centrale de Clairvaux et coûte la vie au surveillant Marc Dormont. Ce jour-là, neuf détenus (Rémy Morard, Dominique Deguis, Jimmy Segura, Franck Weiss, Roland Pettegola, Michel Ghellam, François Payen, André Gosset et Philippe Fabre) parviennent à s’évader collectivement.

Dans les faits, cette évasion a été préméditée par Michel Ghellam, Rémy Morard et Franck Weiss. Les meneurs disposent chacun d’une arme à feu introduite par Michel Ghellam. À 15 h 15, Franck Weiss pénètre dans le bureau d’un surveillant et parvient à lui soutirer ses clefs en le braquant de son arme. Ce qui lui permet de libérer les autres détenus qui sont sur le terrain de sport.

Le groupe se divise ensuite en deux. Un premier groupe, emmené par Michel Ghellam, saute le mur du terrain de sport pour s’emparer d’un camion. Un second groupe pénètre dans la détention pour y prendre des otages. Puis les deux groupes se rejoignent et prennent place à bord du camion, accompagnés de onze otages. Ils parviennent à enfoncer la première porte et à accéder au chemin de ronde.

Ayant essayé sans succès de percer une vitre blindée à l’aide d’explosifs, ils forcent une seconde porte à l’aide de leur camion et pénètrent à pied dans la cour d’honneur de l’établissement. Là, une fusillade éclate : le surveillant Marc Dormont et le détenu Remy Morard sont mortellement touchés. Pour mettre un terme à la situation, la direction donne l’ordre d’ouvrir la porte principale. Les huit évadés s’enfuient à bord d’une voiture en emportant avec eux un otage qu’ils relâcheront plus loin. Au terme d’une cavale plus ou moins courte, tous sont repris (à l’exception de l’un d’entre eux, tué par la police) et condamnés le 13 octobre 1999 par la cour d’assises de l’Aube à des peines de 6 à 20 ans de prison.

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