PAM Building : les bons tuyaux pour l’environnement
L’entreprise PAM Building de Bayard-sur-Marne, spécialisée dans la fabrication de tuyaux en fonte pour l’évacuation des eaux usées, investit depuis longtemps pour réduire son impact environnemental. Prochaines étapes : la géothermie et des fours électriques.
Visiter l’usine PAM Building de Bayard-sur-Marne, c’est se plonger au cœur de l’histoire de la métallurgie haut-marnaise. Le site est en effet en activité depuis 1513 ! D’abord une simple forge, puis rapidement un haut-fourneau, et aujourd’hui une usine qui s’étend sur une quinzaine d’hectares. Propriété de Pont-à-Mousson depuis 1905, elle s’est spécialisée dans la fabrication de tuyaux en fonte pour l’évacuation des eaux usées. Entre 170 et 200 personnes y travaillent actuellement, pour un chiffre d’affaires croissant de 110 millions d’euros en 2022.
Une production plus verte pour PAM Building
Depuis quelques années, PAM Building souhaite rendre sa production plus verte et multiplie les investissements en ce sens. Elle a notamment lancé, fin 2022, une nouvelle gamme de produits au poids réduit de 30 % et qui émet 20 % de CO2 en moins. « Il a fallu quatre ans de recherche et développement pour y parvenir. Et on a dû modifier plus de 120 paramètres usine ! », explique Maxime Pappens, responsable prescription France de PAM Building. « C’est une très belle avancée technologique et environnementale. Nous sommes les seuls au monde à savoir faire ça. »
« La fonte a une conductibilité de la chaleur idéale. C’est pour ça qu’on fait des fenêtres en PVC et des radiateurs en fonte. Et pas l’inverse ! »
Grâce à sa gamme Elixair, en développement depuis 2009, PAM Building se lance dans la géothermie. Grâce à un revêtement intérieur de ses tuyaux qui évite la prolifération fongique et bactérienne, l’entreprise a développé un système de puits climatique. « Le principe est simple : l’air est capté à l’extérieur, il est refroidi dans des tuyaux enterrés, puis redistribué, plus frais, dans le bâtiment », détaille Maxime Pappens. Gain attendu : entre 10 et 12 °C de moins, avec un système à deux mètres de profondeur, et un préchauffage hivernal permettant 10 à 30 % d’économie de chauffage. « La fonte a une conductibilité de la chaleur idéale. C’est pour ça qu’on fait des fenêtres en PVC et des radiateurs en fonte. Et pas l’inverse ! »
Une croissance entre 30 et 35 %
D’ici à la fin de l’année, PAM Building doit lancer une offre pour les maisons individuelles, avec une fabrication de ses puits climatiques à Bayard-sur-Marne. Si la gamme Elixair pour la géothermie représente moins de 3 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, sa croissance est de 30 à 35 % par an depuis quelques années. L’usine devrait même en être équipée prochainement, pour refroidir le plancher de coulée, afin d’améliorer les conditions de travail des salariés.
Mais les investissements de PAM Building en faveur de l’environnement ne s’arrêtent pas là. En 2020, elle a créé deux lagunes sur son site. « Avant, on prélevait l’eau nécessaire au refroidissement du cubilot directement dans la Nabeline, la branche de la Marne qui traverse notre site », explique Corinne Valence, responsable qualité et amélioration continue de l’entreprise. « Avec ces deux lagunes, on prélève 80 % d’eau en moins et on fonctionne en circuit fermé, ce qui évite de rejeter de l’eau chaude dans la nature. »
Bientôt des fours électriques
« Durant l’arrêt de la production cet été, on installe un oxydateur pour brûler les résidus de produits solvants, afin de limiter les rejets », ajoute Axel Hofbauer, directeur du site PAM Building de Bayard-sur-Marne. « D’ici à 2028 ou 2030, l’usine pourrait également délaisser le coke comme combustible pour ses fours, au profit de l’électricité. » Un investissement estimé à 10 millions d’euros. Enfin, elle réfléchit à installer des panneaux photovoltaïques sur ses toitures, en plus de la turbine hydroélectrique dont elle dispose déjà. Autant d’évolutions qui permettraient à l’entreprise de poursuivre sa décarbonation, après avoir déjà réduit de 22 % ses émissions de CO2 en dix ans.
P.-J. P.