Franck Leroy en Haute-Marne pour parler changement climatique
Environnement. La Région Grand Est doit réviser son Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). Le président en personne est venu en parler le 17 juillet à Chaumont. On a reparlé de l’objectif de la zéro artificialisation nette.
« Le changement climatique, il est là. » Franck Leroy plante le décor ce lundi 17 juillet au lycée Decomble à Chaumont. Au menu des élus et acteurs du territoire présents : le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). Il est né en même temps que les nouvelles grandes régions. Aujourd’hui, il doit être révisé pour s’adapter à une situation climatique qui se dégrade. « Demain, il fera 43 degrés à Rome. Dans le Nevada, il fait 54 degrés (…) En 2022 à Chaumont vous avez connu 41,5 degrés. Et en 2050, faut-il s’attendre à des températures de 55 degrés ? Oui la situation est grave et touche tous les pans de la société. Il est plus que temps d’agir », introduit le président du Grand Est. Un maître-mot dans sa bouche : « il nous faut changer de trajectoire. » Le message est clair. Changer de trajectoire c’est essayer d’aller plus vite dans la baisse de la consommation énergétique, c’est atteindre la neutralité carbone en 2050.
Bon élève en énergies renouvelables
La Région Grand Est fait déjà figure de bon élève dans ces nouveaux objectifs. Elle est la première région dans le domaine de la méthanisation, elle est à la deuxième ou troisième place pour l’énergie hydraulique. « Aujourd’hui, 30 % de la consommation énergétique dans la région provient d’énergies renouvelables. Il faut là aussi aller plus loin. Pour atteindre la neutralité carbone, il faut baisser notre production de CO2 et dans le même temps augmenter nos capacités de séquestration du carbone », a développé Franck Leroy. Réduire l’artificialisation des sols est l’un des leviers pour augmenter les capacités d’absorption de CO2. D’où quelques échanges lundi soir sur le fameux ZAN (zéro artificialisation nette). Rappelons l’idée de base. Il s’agit de ne pas bétonner des zones naturelles mais préférer la requalification de friches pour installer de nouveaux projets.
Une garantie rurale de un hectare
Un récent accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat a permis d’assouplir les règles jugées trop contraignantes dans le monde rural en quête d’attractivité et de développement. Mais créer une garantie rurale d’un hectare par commune introduit bien d’autres difficultés soulevées par certains élus. Cette nouvelle règle peut battre en brèche tout le travail réalisé depuis des mois, à la recherche d’un consensus, par les intercommunalités. Exemple pour l’agglomération de Chaumont : les projections d’artificialisation autorisée sont de 67 hectares et l’agglo compte 63 communes. Que va-t-il se passer si chaque commune « réclame » son hectare garanti ?
Rendre des espaces à la nature
La loi persiste cependant à prescrire zéro artificialisation nette d’ici 2050. « Pour un hectare artificialisé, il faudra restituer un hectare à la nature », a souligné Franck Leroy. Il a indiqué que la Région Grand Est comptait 18 000 hectares de friche. Il a rappelé les partenaires et les outils mis à disposition des élus pour réussir leur transition écologique. Il est clair qu’elles devront être accompagnées. Franck Leroy annonce des formations pour les élus mais aussi de l’aide en ingénierie.
C. C.